Bien ventiler est le moyen le plus sûr pour lutter contre les odeurs indésirables - La Semaine Vétérinaire n° 1235 du 02/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1235 du 02/09/2006

Ambiance de la clinique

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Emmanuelle Masson

Bougies parfumées, diffuseurs en continu, encens, etc. : les senteurs d’ambiance sont nombreuses, mais gare aux substances toxiques, voire cancérigènes qu’elles contiennent.

De nombreuses enseignes multiplient les études afin d’évaluer les effets des senteurs d’ambiance sur le comportement de la clientèle. Le propriétaire d’un animal se sentira sans aucun doute plus à l’aise dans un environnement qui sent le “propre” que dans une salle d’attente où règnent des relents de sang et d’urine mêlés. Aussi les praticiens peuvent-ils être tentés par l’utilisation de désodorisants d’intérieur en vogue actuellement. Mais que cachent exactement ces odeurs ? Sous les termes séduisants de « brise marine » ou de « muguet printanier », les produits proposés peuvent imprégner de substances cancérigènes ou allergisantes.

Il suffit de quelques inspirations d’air de la part des propriétaires d’animaux pour juger du confort et de la propreté des cliniques. Or, même si le ménage est fait régulièrement, l’activité d’une structure vétérinaire est telle que les confrères ne sont pas à l’abri de petites mauvaises odeurs qui se répandent de façon insidieuse. Des effluves de chien mouillé, d’urine de chat ou les relents que dégagent les animaux atteints de gastro-entérite sont autant d’exemples de sources d’odeurs désagréables à l’origine d’un comportement de méfiance ou de mal-être de la clientèle. De même, l’environnement extérieur peut provoquer des émanations désagréables. Ainsi, les gaz d’échappement ne manqueront pas de s’introduire dans une clinique située dans une rue passante.

Même si le propre n’a pas d’odeur, diverses études montrent l’impact positif de la diffusion d’une senteur agréable sur l’humeur des personnes.

Ventiler est non seulement une nécessité, mais une obligation pour les locaux récents

Afin de limiter au maximum les odeurs déplaisantes, il est important d’aérer les locaux quotidiennement et d’y assurer une ventilation correcte. Ventiler est une nécessité que la réglementation impose. C’est en effet une obligation légale (arrêtés du 24/3/1982 et du 28/10/1983) pour tous les logements postérieurs à 1982. Il faut cependant veiller à ventiler à bon escient et sans dépense superflue d’énergie. La façon la plus sûre est d’installer une ventilation mécanique contrôlée (VMC). Il est en effet difficile de surveiller les débits d’air renouvelés par une ventilation naturelle. Néanmoins, il ne faut pas hésiter à ouvrir les fenêtres fréquemment, même en hiver (en ayant pris soin d’éteindre les radiateurs ou les convecteurs situés dessous afin de limiter les pertes d’énergie) et après avoir passé l’aspirateur ou fait une lessive afin de chasser l’humidité. Il convient de veiller à ce que les grilles d’aération (basses pour l’entrée de l’air frais, hautes pour la sortie de l’air vicié) restent propres, qu’elles ne soient pas dissimulées derrière un meuble ou bouchées. En ce qui concerne les VMC, seules capables d’assurer un renouvellement correct de l’air, différentes techniques existent aujourd’hui (voir encadré).

Lors de fortes chaleurs, le climatiseur permet de lutter contre les mauvaises odeurs

La chaleur accentue les mauvaises odeurs et il est évident qu’il est impossible de vider la poubelle tous les quarts d’heure lorsque les températures sont élevées. Afin d’assurer une atmosphère respirable dans la clinique, l’installation d’un climatiseur peut être tentante. Qu’ils soient spécialistes en matière de climatisation ou non, les fabricants proposent les mêmes types de modèles. A chacun de choisir selon ses besoins.

Les appareils mobiles monoblocs sont parfaits pour climatiser de manière occasionnelle. Ils sont faciles à installer, transportables d’une pièce à l’autre et ce sont les moins chers : 300 à 1 000 €. Ils ont toutefois quelques inconvénients : ils sont encombrants, doivent être installés à proximité d’une ouverture pour laisser passer le tuyau d’évacuation (généralement une fenêtre entrebâillée) et génèrent du bruit (comparable à celui d’un réfrigérateur). Pour ceux qui envisagent d’utiliser la climatisation au-delà des mois d’été, il est préférable d’opter pour un appareil fixe. Nécessitant moins de travaux d’installation, les climatiseurs de type window sont toutefois délaissés au profit de modèles split. Composés d’un condenseur extérieur unique relié à une ou plusieurs unités, ils sont peu bruyants, moins voyants et plus efficaces. Le coût s’élève au moins à 1 000 € (hors frais d’installation). En outre, pour éviter toute déconvenue, mieux vaut s’assurer auprès du syndic de copropriété ou de la mairie que l’installation d’une unité extérieure est autorisée. Si tel n’est pas le cas, il faut se rabattre sur un climatiseur expulsant la chaleur par l’eau courante. Mais attention, la facture risque de monter très vite !

Certaines entreprises louent des appareils qui diffusent des parfums de façon continue

Certaines odeurs tenaces persistent malgré toutes les mesures de bon sens. Un parfum d’ambiance, dont le rôle est de masquer certaines effluves nauséabondes tout en créant un environnement agréable, est alors tentant. C’est la démarche adoptée par la Régie autonome des transports parisiens (RATP) il y a quelques années. Depuis sa mise en service en 1900, le métro parisien souffre de son ambiance olfactive. Or différentes enquêtes effectuées auprès des voyageurs montrent que cette dernière est associée aux notions de sécurité, de propreté et d’éclairage.

Dans un premier temps, il est important de s’assurer que les éléments de décor et d’ameublement ne constituent pas une source olfactive importante. Certains tapis en coco peuvent par exemple dégager une odeur particulière.

Ensuite, il est possible d’avoir recours à des entreprises spécialisées qui mettent à la disposition des clients divers appareils qui diffusent des parfums de façon efficace, agréable et continue. Ce type de produit se loue environ 10 € par mois.

Les nombreux désodorisants mis sur le marché permettent de se charger soi-même de l’ambiance olfactive de son lieu de travail. Certains sont des objets ou des liquides qui parfument l’air qui les entoure. La qualité d’une telle diffusion dépend étroitement des capacités de rémanence et de volatilité de l’objet parfumé. En outre, plus l’air ambiant est brassé, plus la diffusion est efficace. Ainsi, afin d’accentuer la diffusion naturelle de l’objet ou du liquide parfumé, il est possible d’utiliser un petit ventilateur placé à proximité.

Le chauffage permet quant à lui la vaporisation d’un liquide ou la sublimation d’un objet odorant, ce qui favorise le transfert à l’air ambiant de l’odeur qui le caractérise. Ce procédé est celui des bougies parfumées, de l’encens ou du papier d’Arménie qui chasse les odeurs tenaces. Il faut néanmoins se méfier de certains encens vendus dans le commerce, leur combustion dégageant des hydrocarbures aromatiques dont certains sont toxiques, voire cancérigènes. Contrairement aux idées reçues, brûler de l’encens revient à peu près à respirer au plus près d’un pot d’échappement.

Il est possible également de pulvériser dans l’air ambiant l’odeur désirée, que ce soit sous forme d’aérosol ou de brumisateur.

Contrairement à leurs promesses, les parfums d’intérieur polluent l’air ambiant

Quel que soit le mode de diffusion choisi, l’utilisateur doit lire attentivement les étiquettes afin de vérifier que les produits n’utilisent pas de fragrances ou de substances qui pourraient se révéler toxiques. Certains diffuseurs issus de l’agriculture biologique renferment du limonène, un constituant tout à fait naturel du citron, mais qui possède néanmoins un pouvoir irritant et allergisant sérieux. Tous ces désodorisants et parfums d’intérieur qui prétendent enlever les mauvaises odeurs et purifier l’air sont trompeurs. En réalité, ils le chargent en substances chimiques nocives, voire dangereuses. L’absence de réglementation concernant les émissions des produits permet en effet de vendre à peu près n’importe quoi. Une étude comparative publiée dans le magazine Que choisir oriente le consommateur dans ses choix. Le lecteur apprend ainsi qu’aucun vaporisateur ne peut être utilisé sans présenter de risques pour la santé des occupants, qu’il est préférable d’utiliser un aérosol, avec modération évidemment, plutôt qu’un diffuseur permanent. Pour parfumer une pièce de temps en temps, la bougie peut convenir. Il est également possible, si l’on veut éviter les parfums de synthèse, d’utiliser des huiles essentielles, mais dans ce cas encore il faut être prudent, car certaines d’entre elles présentent un fort pouvoir allergène.

Une aération et une ventilation de qualité, un nettoyage adapté et fréquent, l’élimination régulière de toute source de mauvaises odeurs doivent suffire à rendre l’atmosphère respirable dans les cliniques. Quant à savoir quel parfum convient le mieux… Comme l’écrivait le marquis de Sade, « les trois quarts de l’univers peuvent trouver délicieuse l’odeur d’une rose, sans que cela puisse servir de preuve, ni pour condamner le quart qui pourrait la trouver mauvaise, ni pour démontrer que cette odeur soit véritablement agréable ».

Les appareils de ventilation

Le principe des VMC simple flux est de faire traverser les pièces principales par l’air frais extérieur et d’assurer son évacuation dans les pièces secondaires par un groupe d’extraction comportant un ventilateur.

Les VMC double flux permettent de limiter les pertes de chaleur inhérentes à la ventilation. Le dispositif récupère la chaleur de l’air vicié et l’utilise pour réchauffer l’air neuf filtré. Ce principe est certes plus onéreux, mais il permet de réaliser d’importantes économies de chauffage.

D’autres systèmes existent, notamment la VMC gaz (qui évacue par le même réseau l’air vicié et les produits de combustion d’une chaudière ou d’un chauffe-eau) et la ventilation mécanique répartie (VMR), constituée d’aérateurs individuels situés dans les pièces secondaires. Ce dernier système est intéressant lors de rénovation, quand la pose d’une VMC est problématique.

E. M.
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