L’importance de la gériatrie vétérinaire croît dans le chiffre d’affaires des cliniques

Le renouvellement des populations félines et canines a ralenti ces dernières années. Le vétérinaire est donc mis au défi de s’adapter à une nouvelle pyramide des âges en proposant des services et des produits en adéquation avec les troisième et quatrième âges.

Les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires ne s’y sont pas trompés : le propriétaire d’animal âgé est un client d’importance dans la clientèle vétérinaire. Le vieillissement des populations félines et canines est déjà une source de revenus notables et prendra de plus en plus d’importance dans les années à venir.

Ce vieillissement entraîne une diminution du nombre de jeunes animaux qui entrent dans les foyers. Les praticiens doivent donc apprendre à travailler avec la population existante. Or, s’ils maîtrisent bien la facette “junior” de l’animal (accueil du nouveau venu dans la famille, conseils d’alimentation, de soins, mise en place d’un protocole vaccinal, etc.), le suivi de l’animal âgé est moins systématique. Il y a pourtant beaucoup à faire. Par exemple, les conseils en matière d’alimentation “senior”, mais aussi la sensibilisation aux maladies qui peuvent être développées par l’animal vieillissant, à l’importance de l’hygiène de vie, au suivi clinique et thérapeutique. Le rôle du vétérinaire est donc large et exploite à la fois le volet curatif et préventif de la médicalisation.

Le suivi intensif d’un animal âgé suppose que la relation a été entretenue de longue date

La place de l’animal a évolué dans la famille : le propriétaire en prend soin lorsqu’il entre dans le troisième âge, tout comme la société actuelle est beaucoup plus sensible aux personnes âgées. Le rôle du vétérinaire, en tant qu’interlocuteur privilégié tout au long de la vie de l’animal, est important pour établir une relation de qualité entre le maître et son compagnon.

Cela signifie qu’un suivi intensif de l’animal âgé n’est pas entamé si la relation entre le praticien et le propriétaire n’a pas été construite et entretenue dès le plus jeune âge du chien ou du chat. Le talent relationnel du vétérinaire est, à ce niveau, essentiel. Ainsi, il doit être capable de sensibiliser aux nouveaux besoins, à la nécessité d’un suivi parfois plus intense que la simple visite vaccinale, tout en conservant une approche éthique. En effet, il ne s’agit pas, pour le propriétaire, d’avoir le sentiment que le vétérinaire “se fait de l’argent” sur le dos de son animal vieillissant. Toutefois, les clients sont souvent en attente de ces soins, car ils ont conscience de toutes les avancées thérapeutiques réalisées dans le secteur de la gériatrie humaine, qu’ils imaginent facilement transposables en médecine vétérinaire !

Utiliser l’informatique pour créer des fichiers « senior » permet un meilleur suivi

Le praticien ne doit pas hésiter à mettre son fichier informatique à contribution, en créant une sous-population “animaux seniors”. Cette manipulation est simple grâce aux logiciels, en sélectionnant comme critères de tri, l’espèce, l’âge et la race. Des fichiers “chien de petite race senior”, “chien de grande race senior” ou encore “félin senior” peuvent ainsi être crées. Il est alors possible d’expédier une lettre d’information aux propriétaires concernés sur les conséquences du vieillissement, en les sensibilisant, par exemple, à l’importance d’un bilan. Plus simplement, les rappels de vaccination sont un excellent moment pour faire le point avec le propriétaire sur les changements entraînés par l’âge et les mesures à mettre en place.

Assez spontanément, les problèmes d’arthrose sont évoqués, mais il ne faut pas négliger la sensibilisation du propriétaire aux troubles rénaux liés à l’âge, aux mesures de prévention et d’entretien des dents, aux difficultés cardiaques, etc. Les laboratoires pharmaceutiques proposent des outils utiles pour communiquer avec le propriétaire à ce sujet (brochures à l’attention du client, affiches, etc.).

Outre le challenge que représente la communication auprès du propriétaire, la gériatrie est un défi technique pour le praticien qui doit maîtriser les données scientifiques liées au quatrième âge.

Enfin, le dernier volet de la gériatrie, propre à la médecine vétérinaire, concerne la fin de vie de l’animal et la proposition ou non de l’euthanasie. Cette phase nécessite beaucoup d’empathie de la part du praticien et, une fois encore, une bonne communication, aussi bien du vétérinaire que de l’auxiliaire.