La souris exprime un caractère morphologique sans le gène correspondant - La Semaine Vétérinaire n° 1229 du 10/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1229 du 10/06/2006

Lois de l’hérédité. Phénomènes épigénétiques

Actualité

Auteur(s) : Alain Zecchini

Les souris peuvent exprimer un caractère morphologique sans pour autant avoir le gène correspondant. Avec cette découverte, rendue publique fin mai dernier, une équipe française de l’Inserm bouleverse de nouveau les lois de l’hérédité, définies au XIXe siècle par Mendel. Suivant ces lois, le quart de la progéniture de parents portant une mutation n’exprime pas celle-ci. Or les souris étudiées, qui étaient dans cette catégorie, avaient la queue blanche, marque de la mutation, mais sans le gène muté. Le mode de transmission emprunterait une voie particulière. Il a été constaté que le niveau d’ARN messager (qui traduit en protéines l’information de l’ADN) chez ces souris était réduit de moitié par rapport aux souris sauvages. En revanche, un grand nombre de molécules d’ARN étaient présentes dans les noyaux des cellules des spermatozoïdes. Ces molécules étaient dérivées du gène porteur de la mutation. Elles sont transmises lors de la reproduction : la micro-injection de cet ARN muté dans les cellules d’embryons produit des souris ayant le phénotype “queue blanche”.

Ce phénomène d’héritabilité non mendélienne est décrit comme une paramutation. Il a été observé pour la première fois en 1956, sur le maïs, dont certains spécimens dépourvus du gène des taches pourpres possédaient bien cette pigmentation. Plus récemment, en 2005, il a été montré que la plante Arabidopsis thaliana pouvait exprimer le caractère Hothead (des bourgeons atrophiés), absent du génome de la génération parentale, mais présent dans celui de générations précédentes. Il apparaît donc, en outre, que l’ARN, parallèlement à l’ADN, peut véhiculer l’information génétique. L’ARN conserverait des copies des mutations dans les cellules germinales, comme le montre le cas des souris. Il aurait par conséquent un rôle dans les mécanismes épigénétiques, qui forment un code d’instructions régulant l’activité des gènes. Ce code est lui-même influencé par l’environnement cellulaire et, plus largement sans doute, par celui de l’organisme. De plus en plus, son importance est reconnue comme fondamentale.

  • Source : M. Rassoulzadegan et coll. : « RNA-mediated non-Mendelian inheritance of an epigenetic change in the mouse », Nature, 25/5/2006.

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