« J’ai pensé qu’en me formant là-bas, je pourrais vraiment m’éclater en bovine » - La Semaine Vétérinaire n° 1229 du 10/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1229 du 10/06/2006

Sébastien Buczinski, résident à Saint-Hyacinthe (Québec)

À la une

Auteur(s) : A. F.

La Semaine Vétérinaire : Quelles ont été vos motivations pour entamer un résidanat au Québec ?

Sébastien Buczinski : J’ai entendu parler de la faculté de Saint-Hyacinthe dès mes études à Alfort. Notre professeur de bovine, Jeanne Brugère-Picoux, nous la décrivait comme « le paradis de la médecine et de la chirurgie bovines ». Les cours, les publications et les conférences m’ont convaincu. J’y suis donc allé pour un stage d’un mois et demi en fin de 4e année, puis pour un autre de six mois pendant ma T1 pro. J’ai pratiqué une année en France avant de débuter mon résidanat en 2003.

Le fait que le Québec soit francophone n’a pas influencé mon choix au début. La force des relations entre la faculté et l’école d’Alfort facilite les démarches.

S. V. : Au quotidien, cette expérience est-elle vraiment différente, enrichissante ?

S. B. : En effet. Ici, c’est le dépaysement total. L’accueil est typiquement nord-américain : rejoindre une équipe en clinique fait sentir d’emblée qu’une progression est possible. La participation aux cas est active. Les enseignants sont accessibles. Ce sont des cliniciens, c’est-à-dire qu’ils présentent les techniques médicales et chirurgicales possibles, en théorie, mais surtout en pratique. J’ai notamment découvert que le signe du tiroir, pour détecter une rupture de ligament croisé, peut se faire chez une vache !

Le fonctionnement de la faculté est radicalement différent de celui des écoles françaises, car il s’apparente davantage à une pratique en clientèle (ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et trois cent soixante-cinq jours par an). Ici, le proverbe « sky is the limit » (la seule limite est le ciel) reste le mot d’ordre. Tout peut être entrepris, si l’état de l’animal le justifie et que le client en a les moyens. C’est vrai aussi en France, mais sans réelle interaction entre les services. Par exemple, devant un cas d’ataxie postérieure chez un bouc de valeur, j’ai demandé l’aide d’un neurologue qui s’est déplacé le jour même, tout comme l’anesthésiste et le radiologue sollicités pour m’assister dans la réalisation et l’interprétation d’une myélographie. Dès le lendemain, l’animal a été opéré de la discospondylite septique diagnostiquée. L’intervention s’est passée avec l’appui d’un chirurgien en petits animaux, car celui-ci a plus l’habitude de cureter des colonnes vertébrales que nous !

Efficacité et rapidité sont reines, comme cela s’observe dans le service d’hémato-biochimie qui fonctionne de 9 h à 20 h tous les jours, jusqu’à 18 h le samedi et 14 h le dimanche. En dehors de ces horaires, des automates nous permettent d’effectuer des analyses nous-mêmes.

S. V. : Que rapportez-vous en France de cette formation ?

S. B. : Revenir en France pour enseigner est malheureusement illusoire. La formation québécoise est particulièrement clinique et ne représente pas un atout, car elle ne correspond pas aux attentes des écoles françaises. C’est finalement dans le secteur libéral que je pourrai partager mes connaissances (recul sur la gestion de cas compliqués, outils pronostiques, etc.), et avec une meilleure rémunération !

Pour l’instant, j’ai accepté un poste en médecine ambulatoire bovine à Saint-Hyacinthe. J’aimerais en profiter pour consolider les liens Québec-France et favoriser les échanges, notamment en permettant à des étudiants québécois de se rendre dans l’Hexagone.

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