« Depuis ma première intervention pour l’Avef, en 1974, j’en suis membre »

La Semaine Vétérinaire : Comment est née votre histoire avec la France ?

Pierre Chuit : Dès ma sortie de la faculté de médecine vétérinaire, je me suis tourné vers la France, réaction bien normale après douze années d’allemand et de suisse-allemand à Berne ! Ma première intervention, « Aspect légal des vices rédhibitoires en Suisse », date de 1974 au cours d’un congrès de l’Association vétérinaire équine française (Avef).

En 1990, j’ai été contacté par mon confrère Jacques Begon pour animer une formation de dentisterie dans le cadre des Groupements techniques vétérinaires (GTV) de Rhône-Alpes. Un an plus tard, à la demande de mon homologue Guy Camy, j’ai animé la première formation à Toulouse dans le cadre d’un enseignement optionnel de dentisterie, qui s’est répété chaque année. En 1994, la commission équine de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) m’a sollicité pour organiser une formation en dentisterie équine d’une journée. Journée qui a dû rencontrer un bon écho puisqu’elle a été suivie de quarante-deux autres. Les écoles ont suivi : Nantes en 1995, Maisons-Alfort en 1996 et Lyon plus récemment (2001).

Grâce aux efforts de mon confrère Jean-Yves Gauchot et à la participation de plus de cinq cents vétérinaires français à ces journées, le praticien a de nouveau trouvé sa place pour réaliser des soins équins dentaires en France… Le vétérinaire n’est-il pas le plus compétent pour les réaliser ?

S. V. : Que retirez-vous de ces expériences ?

P. C. : Un plaisir incommensurable d’avoir pu rencontrer autant de consœurs et confrères en plus de trente ans. J’ai évité le fameux syndrome du praticien isolé. J’éprouve également une grande fierté d’avoir participé à réintégrer la dentisterie dans les écoles françaises, grâce à toutes les personnes compétentes que j’ai croisées.

Ma présence régulière aux journées de l’Avef a également été le catalyseur du congrès de médecine et chirurgie équines de Genève. C’est lors de ces journées que mes confrères Roger Bordet, Marcel Marcoux (Saint-Hyacinthe) et Bernard Auvinet (médecin en médecine sportive à Laval et président de Pégase⁽¹⁾) m’ont poussé à organiser un congrès dans le cadre de la francophonie. Depuis 1987, le rendez-vous se tient tous les deux ans et rassemble cent cinquante à cent quatre-vingts Français.

S. V. : Quels sont vos nouveaux projets ?

P. C. : A soixante-trois ans révolus, mes projets sont modestes et incertains. Mais je ferai le maximum pour que la dentisterie équine reste enseignée dans les écoles françaises. Je demeure à disposition pour collaborer à des formations en dentisterie, sous le label GTV ou Avef. L’important c’est de ne pas baisser les bras…

• (1) Unité de recherche en médecine du sport humaine et équine comparée.