Statistiques 2005. Les chevaux s’envolent, les poulets s’effondrent
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
Pour la première fois l’an passé, le marché des produits vétérinaires (pet food inclus) vendus par l’un des trois ayants droit de la pharmacie vétérinaire (vétérinaire, pharmacien ou groupement) a dépassé de peu le milliard d’euros, exactement vingt-cinq ans après avoir franchi le seuil du milliard de francs. En 1980, les productions animales représentaient plus de 80 % de ce marché et les ruminants plus de la moitié. En 2005, les animaux de compagnie, avec les équidés, constituent 45 % du marché, bien davantage que les ruminants (36 %).
Toutefois, si le marché global 2005 a progressé de 2,5 % en valeur, il régresse en volume de 0,49 %, indique le communiqué de l’AIEMV, l’Association interprofessionnelle du médicament vétérinaire, qui produit des statistiques précises et fiables à destination des fabricants et des centrales. Ces chiffres précieux restent cependant secrets en dehors d’un communiqué annuel de données globales qui vient tout juste d’être diffusé pour l’année 2005.
En 2005, le marché “ruminants” progresse de 3,41 %, alors que son évolution était négative l’année précédente. Cette augmentation serait donc surtout liée à un rattrapage de la mauvaise année 2004 associé à « un petit effet de stockage des endectocides bovins » en prévision du lancement des génériques sur le marché depuis fin 2005, analyse Eric Humbert, président de Centravet, qui a publié ces chiffres dans le dernier numéro d’Info-vétos, le journal bimensuel de la centrale.
En revanche, la situation n’est pas bonne pour les marchés porcins, et surtout avicoles, qui voient leurs ventes 2005 chuter respectivement de 6 et de 8 % par rapport à 2004. Dans les filières avicoles, le début de l’année 2006, marqué par l’épisode d’influenza aviaire, et donc par une forte baisse de la consommation et de la production, ne devrait pas renverser cette tendance qui se poursuit depuis quelques années (- 9 % entre 2000 et 2005).
Une nouvelle fois, la surprise vient du petit marché équin, qui enregistre la plus forte hausse de 2005, avec + 13,12 %. Chez les animaux de compagnie, le pet food affiche la plus faible performance de croissance depuis plus de dix ans, avec des ventes vétérinaires en progression de « seulement 6,60 % ». Le marché des médicaments destinés aux chiens et aux chats croît davantage que le pouvoir d’achat des Français, avec 4,65 %.
Selon les statistiques rapportées par Centravet, plus de 70 % de ces ventes de médicament sont le fait de l’ayant droit vétérinaire, au lieu de 8 % pour les officines et de 20 % seulement pour les groupements.
En y ajoutant les ventes de pet food, le vétérinaire occupe même les trois quarts du marché de la santé animale. Une proportion qui va certainement faire des jaloux chez ses concurrents.
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