Les pour-on génériques d’ivermectine fleurissent avec le printemps - La Semaine Vétérinaire n° 1228 du 03/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1228 du 03/06/2006

Génériques d’ivermectine. Neuf laboratoires pour un seul principe actif

Actualité

Auteur(s) : Éric Vandaële

Les gammes princeps d’endectocides résistent bien aux génériques d’ivermectine, pour le moment.

Il y a un an encore, seulement trois laboratoires se partageaient le marché des endectocides, d’environ 60 millions d’euros en productions animales : Merial, 60 % avec les gammes Ivomec® (ivermectine, 25 %) et surtout Eprinex® (éprinomectine, 35 %) ; Pfizer, 27 % du marché avec Dectomax® ; Fort-Dodge, 13 % avec Cydectine®.

Le 30 septembre dernier, le brevet de l’ivermectine est tombé en France. Dans les starting-blocks, cinq laboratoires se sont lancés en octobre, d’abord avec des solutions injectables : Ceva (Cevamec®), Janssen (Qualimec®), Novartis (Magamectine®), Schering-Plough (Ivermectine Eco®). Mais seul Virbac, qui préparait ce moment depuis plusieurs années, s’est présenté d’emblée avec une gamme bovine complète, Virbamec®, comprenant un pour-on et une solution injectable avec le clorsulon. Depuis, tous ces laboratoires distribuent aussi un pour-on sous le même nom de marque, à l’exception de Ceva (Pouromec®).

Printemps 2006. Deux nouveaux laboratoires se sont depuis lancés dans la course en productions animales. Bayer a choisi le créneau plus étroit des ovins avec la gamme Baymec®, composée d’une solution buvable et d’une autre injectable, spécifiquement dédiées à ce petit marché d’environ 2 millions d’euros. A l’inverse, Biové s’attaque d’emblée au plus gros marché, celui des pour-on (50 millions d’euros), en lançant dès aujourd’hui le sixième générique de ce type, Divamectin® Pour-On. L’originalité commerciale est un prix au millilitre identique quelle que soit la présentation retenue (250 ml, 1 l, 2,5 ou 5 l).

Cette explosion de génériques d’ivermectine n’est pas nécessairement terminée. Des AMM ont en effet été octroyées cet hiver à des génériques espagnols et britanniques qui, pour le moment du moins, n’ont pas trouvé de distributeur en France. Toutefois, il reste souvent difficile d’édicter des critères de choix autres que commerciaux pour ces gammes génériques.

Un premier bilan partiel est favorable aux princeps et à Virbac

Huit mois après la fin du brevet de l’ivermectine, le bilan des lancements ne peut être que provisoire. Le point d’équilibre entre les parts de marché des génériques d’ivermectine et celles des marques d’endectocides “princeps” n’est sans doute pas encore atteint. Parmi les “génériqueurs”, seul Virbac a pu et su se différencier grâce à une gamme bovine complète. Il apparaît désormais détenir des parts significatives sur le marché global des endectocides. Les vétérinaires, soucieux de détenir un générique d’ivermectine « au cas où un éleveur viendrait en réclamer », ont sans doute référencé Virbamec®. Derrière Virbac, Ceva est le second “génériqueur” à tirer, un peu, son épingle du jeu de la nouvelle concurrence.

Pour le moment, les autres n’ont pas encore réussi une véritable percée sur le marché global des endectocides. Les gammes des trois “princeps” – l’éprinomectine en tête (Eprinex®), la doramectine (Dectomax®) et la moxidectine (Cydectine®) – ont plutôt bien résisté. La gamme Ivomec® a évidemment souffert davantage, mais ses ventes restent bien supérieures à celles de tous les génériques réunis. A contrario, en médecine humaine, le lancement réussi d’un générique se traduit par une substitution d’au moins 50 à 60 %, voire 70 % du marché en quelques jours ou semaines.

Autre constat : en volume, le marché des endectocides ne s’est pas considérablement accru au détriment des benzimidazoles ou d’autres anthelminthiques. A l’automne, beaucoup pariaient sur la baisse des prix pour favoriser une croissance globale du nombre d’individus traités par les endectocides. Pour le moment, ce développement n’a pas (encore ?) eu lieu.

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