Les étudiants essuient les plâtres de la réforme et souffrent de la surcharge de travail

La promotion 2005/2006 est à part. En effet, elle regroupe des étudiants en première année du nouveau cursus (quatre années d’école vétérinaire) et des élèves ex-P2 de l’ancien cursus (cinq années d’école), de nouveau en première année. Si l’intégration des nouveaux s’est plutôt bien déroulée, la surcharge de travail a été mal vécue par certains. En effet, il s’agissait de rattraper le retard par rapport aux ex-P2 qui avaient déjà suivi une année d’école. « Nous nous rendons compte que la surcharge de travail pour les étudiants qui entrent en première année dans le cadre du nouveau cursus a été sous-estimée. Cela a été dur pour nous, surtout les six premières semaines. Le rythme était le même qu’en prépa ! Les heures et les examens supplémentaires par rapport aux ex-P2, ainsi que les horaires à rallonge ont été assez mal vécus. Les choses se sont un peu calmées par la suite, même si nous avons encore des heures de cours en plus », témoigne ainsi Marion Giret, étudiante nantaise en première année (nouveau cursus) et déléguée au Conseil de l’enseignement et de la vie étudiante (CEVE). Même si notre future consœur estime que les professeurs ont soutenu les étudiants : « Il faut admettre que les enseignants ont fait des efforts pour nous faciliter les choses et orienter nos révisions, par exemple en nous fixant des objectifs d’apprentissage (rang A : ce qu’il faut absolument savoir, rang B et le reste). »

A Toulouse, la surcharge de travail a été assez bien répartie, selon Marivan Sieng, première année (nouveau cursus) à l’école vétérinaire de Toulouse, et déléguée au Conseil de l’enseignement et de la pédagogie (CEP). « Certes, le premier module a été assez chargé, mais dans l’ensemble, cela a été progressif. »

« Personne n’est capable de nous donner des informations sur la fin de notre cursus »

Les étudiants ont donc plus ou moins bien “avalé la pilule” des cours supplémentaires. Leur plus grande inquiétude porte désormais sur le reste de leur scolarité. « A l’heure actuelle, nous ne savons absolument pas quel enseignement nous allons recevoir après la troisième année », explique Marion Giret. La rumeur d’une année supplémentaire contribue à échauffer les esprits, notamment des ex-P2. « Nous faisons partie de la promotion de transition. Et il est vrai qu’une réforme ne peut pas se mettre en place en une seule année et sans accroc. Néanmoins, beaucoup d’incertitudes planent sur la suite de notre scolarité, notamment sur la dernière année, qui reste très floue. Par ailleurs, nous entendons dire qu’une année supplémentaire de transition pourrait être créée. Cela est particulièrement mal vécu par les ex-P2 qui passeraient alors six années à l’école ! Si c’est le cas, la réforme n’aura servi à rien pour eux, malgré les efforts consentis par les étudiants », estime Hugues Perrin, étudiant nantais en première année (ex-P2).

« Personne n’est pour l’instant capable de nous donner des informations sur la fin de notre scolarité. Par ailleurs, la grande question en suspend est la comptabilité de notre cursus avec les exigences européennes. Nous avons l’impression que la récente réforme a été faite dans la précipitation, sans prendre en compte ce paramètre. Nous devons d’ailleurs rencontrer un représentant de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) pour en discuter le 7 juin prochain. C’est une bonne chose qu’ils souhaitent entendre notre avis, mais ils auraient pu y penser avant », déplore Marivan Sieng.