Les praticiens sont placés en experts du prétroupeau - La Semaine Vétérinaire n° 1227 du 27/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1227 du 27/05/2006

Dijon. Journées nationales des groupements techniques vétérinaires

Actualité

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

« Le prétroupeau : préparer à produire et reproduire » était le thème de l'édition 2006 du congrès des GTV qui a accueilli quatre cents confrères du 17 au 19 mai dernier.

Approche économique de l'élevage de la génisse laitière », « conduite alimentaire », « préparation au vêlage », « stratégies de management des génisses », « maîtrise de la diarrhée virale bovine (BVD) ». Il suffisait de parcourir le programme des journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV) pour en être convaincu : les affections des ruminants ne se règlent plus à l'échelle individuelle, mais à celle du troupeau. L'augmentation de la taille des élevages et les attentes des éleveurs, soumis à des contraintes économiques fortes, accélèrent cette évolution. Depuis plusieurs années, la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) poursuit ses efforts dans cette voie, via ses formations et surtout par le biais de son congrès annuel.

Les trois précédentes éditions donnaient aux praticiens « les moyens d'appréhender les problèmes de trou peaux dans leur globalité par l'approche épidémiologique et la mise à disposition de méthodes de travail, de référentiels, d'examens complémentaires et d'outils thérapeutiques », selon Philippe Camuset, président du conseil scientifique.

Pour l'édition 2006, qui s'est déroulée à Dijon (Côte-d'Or) du 17 au 19 mai dernier, les organisateurs ont pris le risque de s'intéresser plus particulièrement à la phase de croissance des bovins, « abordée dans son acception zootechnique ». L'alimentation et la zootechnie ont ainsi été les fils rouges des conférences. Ces notions passionnantes, mais a priori peu attractives, expliquent sans doute la baisse du nombre de congressistes par rapport à l'année dernière : 400 (330 payants) au lieu de 490 (409 payants) en 2005. En ajoutant les invités (40), les étudiants (170), les conférenciers (131) et les exposants (480), 1 221 badges ont été distribués. Les ateliers, plus pratiques, ont été davantage fréquentés que les conférences se déroulant parallèlement en salle plénière. Par ailleurs, une quarantaine d'assistantes spécialisées vétérinaires (ASV) se sont jointes au congrès qui, pour la première fois, leur proposait une journée de formation.

« Nous devons provoquer les questions des éleveurs, car nous avons les réponses ! »

Les conférenciers n'ont cessé de souligner l'importance d'une approche économique lors des interventions du praticien dans les élevages de sa clientèle. Cette démarche répond à une demande de rentabilité de la part de l'exploitant. Celle-ci sera de plus en plus forte dans le cadre notamment de la nouvelle politique agricole commune (PAC). Dès le premier jour, notre confrère Philippe Arzul a mis les congressistes “dans le bain” en leur présentant le coût de production d'une génisse laitière. « Dans une exploitation laitière, la conduite des génisses est un facteur déterminant de la rentabilité de l'entreprise », a-t-il expliqué. Lors de l'atelier “reproduction”, Patrice Besnier a présenté les outils qui permettent la mise en place d'une visite des génisses deux mois avant la reproduction. « En dehors de la période néonatale et de quelques épisodes d'affections respiratoires, le vétérinaire intervient peu sur le prétroupeau entre le sevrage et le premier vêlage (…). C'est pourtant une période clé de l'élevage et toute erreur de management se traduit par une baisse de productivité et une perte financière pour l'éleveur », a-t-il également souligné. Par ailleurs, notre confrère a insisté sur l'implication du praticien dans les choix et l'économie de l'élevage, ainsi que sur l'augmentation de crédibilité qui en découle. « Il faut être actif et connaître les objectifs de l'exploitant. »

Notre confrère Jean-Louis Cosson a délivré le même message aux congressistes. La mise en place de stratégies de management des génisses implique une démarche proactive. « Nous devons provoquer les questions des éleveurs, car nous avons toutes les réponses ! » L'anticipation est la règle. « Il faut devancer les événements de la reproduction. » Pour assurer une « maintenance de la mise à la reproduction », notre confrère exploite la démarche de mise à la reproduction “Ecoplanning”. Mais, selon lui, « le meilleur outil à utiliser est celui qui vous convient bien ».

Se fixer des objectifs clairs et précis et s'assurer de la compréhension du conseil

Pour parvenir à ces fins de management de troupeau, proposer et organiser des visites d'élevage devient une nécessité. La question avait déjà été abordée lors du précédent congrès. Elle a donné lieu cette année à un atelier “management”. Notre confrère Régis Rupert, à partir de son expérience professionnelle, a présenté les différentes étapes nécessaires à l'intégration et au développement de visites d'élevages dans sa clientèle : être persuadé soi-même de l'utilité d'une telle approche et de ses compétences, convaincre ses associés. En effet, « la mise en œuvre d'une telle activité exige rapidement une modification de l'organisation du cabinet ». Notre confrère a d'abord effectué une partie de la rédaction des rapports des visites sur son temps personnel. Une fois la preuve de la satisfaction des clients et de la rentabilité de la démarche apportée, il a pu tout réaliser sur son temps de travail.

La persuasion de l'éleveur est la dernière étape à franchir. « Le plus difficile est d'initier les premières visites. »

L'efficacité de la communication avec ses associés et ses éleveurs est donc primordiale. Gil Wittke a donné quelques pistes aux congressistes pour améliorer leur pouvoir de conviction et répondre à la question « pourquoi ne font-ils pas ce que je leur dis ? », l'intitulé de son intervention. Cela dépend d'abord de la capacité à se fixer des objectifs clairs et précis, et de la volonté de s'assurer de la compréhension et du suivi du conseil, a expliqué notre confrère. Solliciter un retour d'information et développer son sens de l'écoute des raisons des échecs et succès sont deux autres éléments cruciaux. « Il faut ouvrir ses oreilles ! »

Retour à Nantes en 2007

La prochaine édition des journées nationales des GTV aura lieu du 23 au 25 mai 2007, à la cité des congrès de Nantes (Loire-Atlantique). Le thème retenu concerne les maladies infectieuses (virus, bactéries, parasites). Il sera abordé par les conférenciers à travers les Actualités cliniques, les nouveautés diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que les syndromes émergents.

J.-P. G.
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