La recherche d’épanchements cavitaires est une priorité lors de péritonite infectieuse féline - La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1226 du 20/05/2006

Pathologie féline

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Gwenaël Outters

L’examen ophtalmologique apporte des éléments déterminants, l’œil étant le seul organe où les pyogranulomes peuvent être visualisés lors de l’examen clinique.

Les tests diagnostiques de la péritonite infectieuse féline (PIF) ne sont pas systématiquement performants et ne permettent pas d’établir un diagnostic de certitude. Or cette maladie est mortelle pour le chat dans plus de 95 % des cas. Les conséquences d’un tel diagnostic sont importantes pour le propriétaire, l’éleveur et le praticien. Il est donc nécessaire d’adopter une démarche rigoureuse. Si le recours aux examens complémentaires est primordial, le rôle du vétérinaire est de ne tester que les sujets chez lesquels une PIF est probable au vu des symptômes et du contexte épidémiologique, de sélectionner les tests pertinents et de les réaliser sur les prélèvements appropriés. En outre, leur interprétation doit être particulièrement prudente.

L’historique médical de l’animal est celui d’une maladie chronique aux signes non spécifiques

Le chat est généralement présenté en consultation pour dysorexie, léthargie et amaigrissement. Il s’agit souvent d’un animal jeune, de plus de huit semaines. Pour des raisons épidémiologiques, la prévalence de l’affection est plus importante chez les chats ayant séjourné en collectivité féline. L’animal peut déjà avoir été vu en consultation pour des épisodes de fièvre qui n’ont pas répondu à l’administration d’antibiotiques. Des troubles nerveux et oculaires, des difficultés respiratoires, des troubles digestifs ou une distension abdominale sont parfois décrits par le propriétaire. Les symptômes expriment l’atteinte inflammatoire de la vascularisation des organes, d’où la variabilité des tableaux cliniques. L’examen révèle généralement une altération de l’état général chez un animal amaigri et fiévreux. Les muqueuses sont pâles, voire subictériques. Une dyspnée ou un épanchement abdominal peuvent être identifiés. Lors de la palpation abdominale, une sensation liquidienne entre les anses digestives, signe d’un épanhement abdominal peu abondant, peut être présente. Cette palpation peut révéler la présence de masses nodulaires concernant le foie, la rate, le pancréas, les reins, l’omentum ou l’intestin, ou encore une lymphadénopathie mésentérique.

L’examen ophtalmologique mérite d’être effectué systématiquement

Les uvéites et les rétinopathies sont les lésions à rechercher en priorité. Un effet tyndall, un hypopion, un hyphéma, un changement de la couleur de l’iris, des synéchies postérieures, un glaucome et une panuvéite sont possibles. Au niveau du segment postérieur, l’observation de manchons périvasculaires autour des veinules rétiniennes et de granulomes rétiniens est plus particulièrement évocatrice d’une PIF. Le diagnostic différentiel doit toutefois intégrer la toxoplasmose, les rétroviroses, le lymphome, la crytptococcose ou encore l’hypertension artérielle systémique (plus fréquente chez le chat âgé).

Les troubles nerveux, lorsqu’ils sont présents, sont peu spécifiques et compatibles avec l’évolution d’une méningo-encéphalomyélite dont il faut également évoquer le diagnostic différentiel.

L’hémogramme et le dosage du fibrinogène montrent un syndrome inflammatoire non spécifique. L’analyse d’urine et la biochimie plasmatique peuvent refléter une atteinte hépatique, rénale, ou identifier une hyperprotidémie plasmatique déterminée par une hyperglobulinémie. Les liquides d’épanchement n’ont pas d’aspect pathognomonique. Leur analyse cytologique conclut à un exsudat non septique caractéristique et plus rarement à un transsudat modifié.

L’exploration radiologique ou échographique permet souvent la localisation de granulomes qui peuvent utilement faire l’objet d’une cytoponction ou d’une biopsie.

Lors de suspicion de péritonite infectieuse féline, un examen à la fois clinique, ophtalmologique et neurologique est effectué, en quête de signes d’appels compatibles. Les épanchements, même minimes, ou les lésions granulomateuses infracliniques sont activement recherchés. En outre, les analyses réalisées à partir de prélèvements appropriés s’intègrent dans la démarche diagnostique, qui se révèle souvent complexe.

CONFÉRENCIER

Brice Reynolds, maître de conférences associé en médecine interne à l’école de Toulouse.

Article réalisé d’après la conférence « Péritonite infectieuse féline : une clinique polymorphe », présentée lors du congrès de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), du 2 au 4 décembre 2005 à Toulouse.

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