Jean-Philippe Billet, clinique vétérinaire Beaulieu (Nantes, Loire-Atlantique)
À la une
Auteur(s) : A. B.
Jean-Philippe Billet : Cette spécialité n’existe pas en France. J’ai donc effectué un internat rémunéré d’un an aux Etats-Unis (dans le Colorado) en vue de poursuivre avec un résidanat américain. Toutefois, je n’ai pas été sélectionné et j’ai vite compris qu’en tant que Français, je ne pourrais accéder à cette formation qu’en payant le prix fort, ce qui m’était impossible financièrement. Une amie m’a alors conseillé les résidanats anglais. C’est ainsi que je suis parti à Bristol, pour trois ans (1999-2001), en étant payé de surcroît (contrairement à la situation que j’aurais connue aux Etats-Unis), ce qui m’a permis de ne pas être dépendant financièrement.
J.-P. B. : C’est un plus énorme. Etre confronté à d’autres vétérinaires, à des façons différentes de travailler, à une culture inconnue est particulièrement enrichissant, même si cela implique des sacrifices au niveau personnel (déménagements et changements de vie fréquents pour ma part). En revanche, il faut s’avoir s’adapter au retour en France. Il n’est pas facile de créer une façon de travailler (la chirurgie des tissus mous des petits animaux est séparée de l’orthopédie dès l’enseignement universitaire dans les pays anglo-saxons) et les structures multidisciplinaires de référé sont rares. On se sent isolé dans une approche de l’exercice que les autres comprennent difficilement. Toutefois, dans la structure où j’exerce, je suis le seul chirurgien en tissus mous, alors que l’orthopédie est gérée par trois autres chirurgiens. Ce n’est donc pas un frein comme cela pourrait l’être dans des structures “classiques”.
J.-P. B. : Après un résidanat anglo-saxon, il est difficile de trouver, en France, un poste de spécialiste qui permet d’exploiter le niveau de compétences acquis. Si la clinique dans laquelle j’exerce aujourd’hui n’avait pas pu m’accueillir, je serais resté en Angleterre, d’autant que j’y ai été sollicité. Toutefois, j’ai raisonné mon choix en partant du principe que j’apporte dans l’Hexagone une compétence spécifique qui n’existe pas. Même si je ne peux pas l’exploiter comme je le ferais au Royaume-Uni, il y a tant à faire que cela vaut le coup. J’ai le sentiment de pouvoir apporter davantage aux animaux en France par ma technicité, alors que les Anglais disposent de nombreux chirurgiens spécialistes en tissus mous dans les structures hospitalières publiques et privées.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire