84 % des éleveurs laitiers sont satisfaits de leur praticien - La Semaine Vétérinaire n° 1222 du 15/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1222 du 15/04/2006

Relation vétérinaire-éleveur. Le baromètre agricole 2006 est paru

Actualité

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Le vétérinaire occupe une place privilégiée auprès des éleveurs laitiers, même si, pour quatre exploitants sur dix, sa prescription n’est pas nécessairement optimale.

L’image des vétérinaires auprès des éleveurs laitiers est bonne. Respectivement 20,5 % et 63,6 % en sont très et plutôt satisfaits, selon les résultats du baromètre agricole TLB 2006 (voir graphique)(1). Ces derniers ont été présentés lors de la journée consacrée au programme Pfizer filière lait, le 7 avril dernier (voir article ci-contre).

Les exploitants apprécient particulièrement l’efficacité et le professionnalisme des confrères, fondés sur une solide formation. Ils sont également près de 95 % à apprécier leur disponibilité. « Pourtant, ce point est à surveiller dans les années à venir, car il commence à faire défaut dans certaines zones comme le Sud-Est, et pourrait alimenter la tendance à “l’autonomisation” des exploitations », selon le concepteur de ce baromètre, Didier Rayon, sociologue et analyste. Beaucoup d’éleveurs sont également inquiets de la pénurie de praticiens ruraux.

Dans quatre cas sur dix, le doute s’installe quant au choix du traitement par le praticien

« En outre, les entretiens préalables au baromètre agricole ont permis de constater qu’au-delà de son rôle technique, le vétérinaire est aussi un lien social essentiel. Relais entre les éleveurs, témoin de leurs soucis quotidiens, il a un rôle d’écoute que les exploitants apprécient. » Les résultats du sondage montrent que le vétérinaire reste présent dans les élevages laitiers. La quasi-totalité d’entre eux reçoivent une visite annuelle. Elle est mensuelle pour un quart des exploitations. Néanmoins, les éleveurs reconnaissent qu’ils ne font appel au praticien que lors des cas les plus graves. Seul un sur dix le contacte systématiquement. Un tiers tentent préalablement l’automédication. Ils décident de se passer de lui quand ils sont convaincus que leur expérience le leur permet (l’affirmation « par expérience, je peux m’en passer » obtient 81,9 % des réponses). Cette tendance pourrait s’accentuer dans les années à venir, parallèlement à la hausse du niveau de formation des éleveurs.

La perception de la prescription recueille un avis nuancé de la part des exploitants laitiers interrogés. En effet, seuls deux sur trois font une totale confiance aux choix du vétérinaire (« je lui fais confiance et j’achète toujours, ou presque, le médicament prescrit »). Un sur quatre est attentif à l’indication du praticien, mais se réserve le droit d’envisager une autre option (« il m’explique, me donne son avis que je suis le plus souvent, mais pas toujours »). Un éleveur laitier sur vingt manifeste même une totale indépendance de choix.

L’opinion sur la pertinence du choix du médicament par le vétérinaire est encore plus variable. Dans quatre cas sur dix, le doute s’installe. Ainsi, trois éleveurs sur dix pensent que ce choix résulte de la seule habitude et un sur dix que le vétérinaire y trouve un intérêt personnel. Il reste à déterminer si ces avis résultent d’un manque d’explication.

Une population préoccupée, mais prête à relever les défis et à s’adapter

Ce manque de dialogue pourrait également permettre de comprendre pourquoi moins de la moitié des éleveurs ont une vision positive de la vaccination. En effet, 22,2 % estiment qu’il s’agit d’une option, 23,3 % d’une obligation et 8,6 % d’une contrainte. Ils sont seulement 44,5 % à l’envisager comme une source de tranquillité.

Le baromètre TLB a aussi permis aux exploitants de s’exprimer sur leur métier et de donner leur vision de l’avenir. Les chiffres confirment le profond malaise social du monde agricole, et plus spécifiquement du secteur laitier. « Confrontés à une situation économique complexe, des impératifs qui limitent leur autonomie de décision, un futur en devenir, une charge de travail et des revenus qui souffrent de plus en plus de la comparaison avec le reste de la société, les éleveurs laitiers ont besoin de se sentir soutenus », explique Didier Rayon. Deux mots reviennent souvent dans leurs messages : respect et reconnaissance. « Ils estiment que les racines rurales des Français sont aujourd’hui rompues, que leur métier n’est plus compris et, en conséquence, plus reconnu à sa juste valeur. »

Les exploitants continuent également à ressentir une incertitude marquée quant à leur avenir, notamment à cause de la nouvelle politique agricole commune (PAC), des tensions dans les accords économiques internationaux et de la mondialisation. En réaction, les éleveurs laitiers souhaitent consolider l’assise financière de leur exploitation en accordant la priorité au désendettement. La mise aux normes est un autre objectif, de même que le développement de la production, en particulier par l’extension du cheptel, des installations et de la surface agricole utile (SAU). « Mais la première arme dont ils tirent une fierté particulière et sur laquelle ils comptent (…) est la qualité de leur production », selon Didier Rayon. Une nette majorité d’entre eux affichent toujours leur ambition et leur capacité à se projeter dans l’avenir. Et deux sur trois se définissent comme ouverts à l’innovation.

  • (1) Questionnaire postal envoyé de décembre 2005 à février 2006 : 78 000 exploitations agricoles aléatoirement sélectionnées, pour 8 200 retours, dont 2 377 élevages laitiers.

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