L’échocardiographie permet de confirmer la nature de la cardiopathie suspectée - La Semaine Vétérinaire n° 1221 du 08/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1221 du 08/04/2006

Anomalies congénitales félines

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Auteur(s) : Gwenaël Outters

L’examen radiographique n’est pas spécifique dans les cas de dysplasie.

Les cardiopathies congénitales félines sont surtout représentées par les dysplasies atrio-ventriculaires (principalement sur la valve mitrale) et les communications interventriculaires. Dans certains cas cependant, en dépit de malformations cardiaques complexes, les chats concernés peuvent étonnamment bien se porter à l’âge adulte.

Certaines prédispositions de race et de sexe sont observées (voir tableau). Cliniquement, l’auscultation d’une dysplasie mitrale met en évidence un souffle caractéristique, holosystolique de forte intensité, dit aussi “en jet de vapeur”. Les signes associés sont ceux d’une insuffisance cardiaque congestive gauche. Lors de dysplasie tricuspidienne, le souffle, moins caractéristique, est holosystolique d’intensité modérée et il s’accompagne de signes cliniques d’insuffisance cardiaque congestive droite. Le souffle accompagnant les communications interventriculaires est variable : il est le plus souvent rauque, fort et typiquement plus audible crânialement et à droite. Il peut être associé à un thrill.

Dans la tétralogie de Fallot (communication interventriculaire, sténose pulmonaire, dextraposition de l’aorte et hypertrophie ventriculaire droite), cliniquement marquée par une cyanose (absente à sévère), l’auscultation met en évidence un souffle systolique basal gauche, essentiellement dû à la sténose pulmonaire, mais pas toujours audible. Lors de polycythémie, l’intensité des souffles diminue.

La communication atrio-ventriculaire s’accompagne d’un souffle de régurgitation mitrale. Les signes cliniques associés sont variables selon le degré de non-obturation du septum : mort néonatale, symptômes d’insuffisance cardiaque sévère dès le jeune âge, importants retards de croissance.

L’examen radiographique n’est pas spécifique dans les cas de dysplasie. Des signes d’insuffisance cardiaque gauche sont notés lors de dysplasie mitrale (hypertrophie atriale gauche, congestion des veines pulmonaires, œdème pulmonaire) et des signes d’insuffisance cardiaque droite lors de dysplasie tricuspidienne (hypertrophie atriale droite, hépatomégalie, dilatation de la veine cave caudale, épanchement pleural). Lors de communication interventriculaire, la radiographie thoracique met en évidence une cardiomégalie gauche et une hypertrophie ventriculaire droite. Lors de tétralogie de Fallot, une cardiomégalie ventriculaire droite, associée à des signes d’hypoperfusion pulmonaire, peut être recherchée. En outre, une cardiomégalie généralisée, accompagnée de symptômes d’insuffisance cardiaque gauche, signent une communication atrio-ventriculaire.

Le traitement des cardiopathies congénitales est avant tout palliatif

L’électrocardiographie est également peu spécifique lors de dysplasie mitrale ou tricuspide. Les signes évoquent une cardiomégalie gauche avec une onde P large et un qRs pointu, associés à quelques arythmies supraventriculaires dans le cas de dysplasies mitrales. Lors de dysplasie tricuspidienne, l’électrocardiogramme va dans le sens d’une cardiomégalie droite. Une onde Q anormale (profonde) indique un défaut de conduction du septum lors de malformation de celui-ci (communication interventriculaire). La tétralogie de Fallot se caractérise par une déviation de l’axe à droite. En outre, des blocs auriculo-ventriculaires de premier degré peuvent être observés, voire des blocs de branche lors de communication atrio-ventriculaire.

Dans l’ensemble, même lors d’éléments cliniques indicateurs, ces cardiopathies congénitales chez le chat ne sont confirmées que par l’échocardiographie, souvent conjuguée au Doppler. Leur traitement, essentiellement palliatif, passe par la gestion de l’insuffisance cardiaque via les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les diurétiques. Le recours aux bêta-bloquants (propranolol) est indiqué lors de fibrillation atriale. Les risques de thrombo-embolie, souvent associés aux cardiopathies félines, sont à prévenir (aspirine, héparine), de même que la polycythémie (hydroxyurée). Une intervention chirurgicale peut être envisagée lors de communication interventriculaire (selon son importance), ainsi que dans le cas de tétralogie de Fallot (avec un pronostic réservé). A l’inverse, certains chats peuvent vivre plusieurs années sans traitement.

  • Source : N. Van Israel : « Congenital heart disease in cats », UK Vet, Small Animal Cardiology, 2006, vol. 11, n° 1.

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