La profession doit s’organiser

Je suis toujours, avec de plus en plus de déception, les nouveautés en matière fiscale. Quand je vois une publicité expliquant que l’artisanat est la première entreprise de France et que l’Etat le taxe de plus en plus, je suis révolté. La révision à la baisse de la taxe sur les véhicules de société (TVS) me semble être la moindre des choses qu’il puisse faire pour ne pas surtaxer nos entreprises, des micro-entreprises.

Mais je ne vois plus comment agir pour redonner de l’oxygène à un tissu social qui constitue la base de notre société. L’économie ne regroupe pas uniquement les grandes structures du Cac 40. En outre, les syndicats ne représentent que peu de chose dans le milieu de nos PME. Ils sont toujours logés là où il existe encore une clientèle pour bloquer l’économie : les transports, l’Education nationale et les grands services publics. Ce sont eux qui empêchent toute évolution du travail et du développement économique, étant encore dans la logique du patron exploiteur et du salarié spolié. Il me semble que cet état d’esprit reste bien ancré dans les mentalités françaises. Je suis tout autant désappointé lorsque j’observe que les professions libérales, les micro-entreprises dont je parlais plus haut, sont toutes divisées. Et que dire des professions médicales, que nous connaissons mieux, qui essayent de se faire entendre ? Nous sommes divisés et tout petits. Pour l’Etat, c’est alors un jeu d’enfant d’agir sans vague, efficacement, à son avantage. A nous de nous débrouiller, de subir, d’absorber de plus en plus de contraintes, de frais, sous prétexte qu’il s’agit plus de progrès que de récession. Les données publiées dans La Semaine Vétérinaire (par exemple le sondage « Conseilleriez-vous à vos enfants de devenir vétérinaire ? »⁽¹⁾) laissent percevoir le malaise qui s’instaure. Car, comme le dit notre confrère Claude Béata dans ses conférences, l’anxiété grandit de plus en plus, parallèlement aux portes qui se ferment et aux perspectives qui s’évanouissent. Il est encore temps que la profession s’adapte, non en acceptant, mais en s’organisant efficacement pour avoir une représentativité reconnue. Je décide donc de payer ma cotisation syndicale à partir de maintenant, ayant cru comprendre que le SNVEL, présidé par Rémi Gellé, opte pour une action en ce sens. J’espère ne pas me tromper d’adresse.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/1/2006 en page 10.