La formation des auxiliaires à la dermatologie est pertinente face aux attentes des clients - La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006

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Auteur(s) : Philippe Michon

Avec le printemps, les consultations motivées par un trouble dermatologique vont de nouveau se multiplier. Dans ce domaine, de nombreux clients pratiquent l’automédication et n’aiment pas être référés vers une autre structure, notamment si elle est éloignée. Ils sont de plus en plus avertis de l’existence de nouvelles possibilités thérapeutiques et attendent davantage de résultats et d’informations. Dans ce contexte, comment améliorer le difficile dialogue avec un propriétaire dont l’animal souffre d’un trouble dermatologique chronique ou récidivant ? Plusieurs solutions existent, dont la formation plus importante des auxiliaires en dermatologie.

Les clients trouvent auprès de l’auxiliaire un accès aux bases de la dermatologie

Le suivi des troubles dermatologiques est généralement un acte chronophage. Bien souvent, ce sont les auxiliaires qui font le lien avec le client, notamment pour les affections chroniques. De plus en plus fréquemment aux Etats-Unis, et dans quelques structures en France, le propriétaire fait appel à elles s’il n’a pas compris le discours du vétérinaire, s’il a davantage confiance en leur expérience (notamment lorsqu’elles ont plus d’ancienneté que le praticien) ou s’il désire éviter ou différer une consultation pour des raisons financières.

Les auxiliaires sont quotidiennement confrontées à des demandes de conseils pour des démangeaisons, des otites, des pertes de poils, des verrues et autres manifestations dermatologiques. Faute de formation spécifique et de conduite à tenir précise, elles suggèrent, souvent sans le contrôle du praticien, des shampoings, des lotions, des nettoyants pour oreilles, mais aussi des corticoïdes, des anti-histaminiques ou des antibiotiques hors du cadre légal. Devant un fait avéré, le praticien a alors deux possibilités : taper du poing sur la table pour faire cesser la prescription ou l’encadrer afin qu’elle demeure dans les limites légales.

Des auxiliaires formées offrent un accueil téléphonique d’un grand professionnalisme

Une formation en dermatologie des auxiliaires est souhaitable, quelle que soit la conduite décidée par le praticien. Elle permet un abord téléphonique d’un haut professionnalisme, particulièrement bien perçu par le client. La rédaction d’un guide des conduites à tenir selon les symptômes décrits, propre à la structure, peut être un atout important et permettre d’éviter les discours discordants.

La plupart des auxiliaires manifestent le besoin d’une formation approfondie en dermatologie pour organiser leurs connaissances empiriques. Il s’agit d’un excellent moyen de conforter leurs acquis et de définir les limites de leur intervention. Le but étant, bien entendu, d’agir en synergie avec le praticien et non de le remplacer.

Le contexte de travail de l’auxiliaire et la “philosophie” des structures étant différents, ces formations doivent impérativement comprendre une part au sein même de l’entreprise. Une concertation avec le vétérinaire qui va vivre l’évolution de l’auxiliaire au quotidien est indispensable pour définir les cadres et éviter une dérive non voulue et une source de conflits.

  • (1) M. Courtenay, N. Carey : « Nurse-led care in dermatology : a review of the literature », Br. J. Dermatol., 2006, vol. 154, n° 1, pp. 1-6.

Les infirmières sont formées à la dermatologie

En médecine humaine, les infirmières sont formées à la gestion des affections dermatologiques(1). Dans les pays où elles prescrivent, il n’existe pas d’enquête épidémiologique sur ces prescriptions, mais elles estiment leur formation insuffisante. Une diminution des scores pathologiques, un usage plus approprié des topiques, une meilleure gestion de la pathologie, un accès plus rapide aux traitements et une baisse du recours aux cas référés sont clairement prouvés lors d’explication complémentaire par l’infirmière. En revanche, aucun effet sur le coût n’est identifié.

P. M.
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