L’encéphalopathie spongiforme bovine “fête” ses dix ans - La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006

Maladies à prion. Evolution globale favorable de l’ESB

Actualité

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

En mars 1996, la “vache folle” fait ses premiers pas sur la scène médiatique, à la suitedel’annonced’unetransmission possible de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) à l’homme. Les autorités françaises décrètent un embargo total sur les viandes bovines, les farines de viandes et d’os et les bovins britanniques. Les consommateurs, eux, boycottent la viande rouge pour se tourner vers le porc et la volaille.

Dix ans après, la donne a changé. C’est au tour de la volaille de se retrouver sur le banc des accusés, à cause de l’influenza aviaire et du risque de pandémie. Le bœuf, de son côté, a retrouvé des couleurs. Par ailleurs, l’embargo est en voie d’être levé. Le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé des animaux y est favorable. Le Parlement européen prendra sa décision dans les prochaines semaines. Les bovins britanniques sur pieds nés après le 1er août 1996, ainsi que la viande et les dérivés carnés produits après le 15 juin 2005, pourront certainement de nouveau traverser la Manche(1).

En outre, les prévisions concernant la forme humaine de l’ESB, le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), sont revues à la baisse. A ce jour, cent cinquante-quatre malades sont identifiés au Royaume-Uni et dix-sept en France.

Si la baisse est effective en Europe, le doute subsiste dans le reste du monde. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se félicite de la chute sensible du nombre de cas d’ESB observée dans le monde. « A l’heure où la grippe aviaire monopolise l’attention de la communauté internationale, il est réjouissant de constater que des points sont marqués face à une autre maladie susceptible de se transmettre aux hommes », a-t-elle déclaré le 23 mars dernier. Il est vrai que l’évolution est spectaculaire : 37 316 cas de “vache folle” diagnostiqués en 1992, 8 310 en 1996 et 474 en 2005.

Mais ces données masquent des disparités nationales. Au début, 98 % des cas étaient britanniques. Aujourd’hui, ils ne représentent que la moitié des “vaches folles” détectées dans le monde. Si la baisse est effective au Royaume-Uni, en France et dans la plupart des Etats de l’Union européenne, le doute subsiste dans les autres pays. Ainsi, les Etats-Unis découvrent seulement leurs premiers cas d’ESB. La surveillance de la maladie outre-Atlantique est quantitativement bien en deçà de celle réalisée en Europe et au Japon. Les autorités sanitaires américaines ont confirmé leur troisième “vache folle”, le 13 mars dernier. Il s’agit du deuxième cas autochtone d’ESB détecté dans ce pays, après celui mis en évidence en juin dernier au Texas. Le premier cas, une vache née au Canada, date de juin 2003. Le risque quasi avéré de transmission du vMCJ par transfusion sanguine et l’éventuelle contamination des petits ruminants par le prion responsable de l’ESB sont d’autres arguments qui plaident en faveur du maintien d’une veille sanitaire vis-à-vis de la maladie.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/3/2006 en page 20.

L’ESB en France et au Royaume-Uni

Depuis le début de l’année, un seul cas d’ESB a été diagnostiqué en France, via la surveillance des animaux de plus de trente mois à l’abattoir. Il s’agit d’un taureau de race charolais issu d’un troupeau de la Creuse. En 2005, 31 “vaches folles” ont été dépistées, au lieu de 54 en 2004, 137 en 2003 et 239 en 2002. Au Royaume-Uni, la tendance est la même, puisque 225 cas ont été confirmés en 2005, contre 343, 611 et 1 144 les années précédentes et plus de 37 000 en 1992 !

J.-P. G.
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