L’aspect financier limite la participation aux congrès pour la moitié des praticiens - La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1220 du 01/04/2006

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Le temps, c’est de l’argent ! », ont réagi certains praticiens au sondage mis en ligne sur Planete-vet. Ils font partie des 48,7 % de confrères et consœurs qui estiment que le principal frein à la formation via les congrès est le coût qu’ils représentent. Les plus virulents sont les salariés. « Je suis actuellement remplaçante, donc salariée de manière intermittente : les congrès sont vraiment hors de prix pour moi, comme de nombreuses formations d’ailleurs », explique une consœur. Un autre salarié estime que le principal obstacle vient de ses employeurs, « parce qu’il n’y a pas de retombée économique pour eux ».

Les étudiants bénéficient parfois de tarifs privilégiés ou sont même invités à certains congrès. Lors de leurs premières années d’exercice en tant que salariés, après avoir goûté à ces manifestations, il devient difficile de renouveler l’expérience. En effet, la place est souvent laissée à leur(s) employeur(s). Quant à eux, ils « gardent la boutique », ce qui peut expliquer le sentiment de frustration chez certains.

Seuls 5,2 % des vétérinaires soulignent le peu d’intérêt pratique des congrès

La frustration est grande également pour les vétérinaires qui exercent seuls. « Comment voulez-vous assurer une permanence auprès de votre clientèle et en même temps assister à un congrès ? (…) La participation à ces manifestations n’est envisageable qu’avec un assistant de longue durée (ALD) ou dans le cadre d’une association », soulignent des confrères. Le problème est exacerbé lorsque les formations ont lieu à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres de leur structure, ce qui explique que 13,2 % des vétérinaires internautes estiment que la distance est le principal obstacle à leur participation. Le manque de temps (23,7 %) et la difficulté à trouver un remplaçant (9,2 %) sont d’autres facteurs avancés.

Mais que les organisateurs de congrès se rassurent. Même si les résultats de ce sondage mettent en avant des difficultés pour assister aux formations, il souligne également que la plupart des confrères trouvent tout ou partie de leur contenu pertinent !

En effet, le manque d’intérêt pratique n’est avancé que par 5,2 % des votants.

réactions Internet

L’argument financier n’est pas valable

Comment voulez-vous, lorsque vous exercez seul, assurer une permanence auprès de votre clientèle et en même temps assister à un congrès ? Il est clair que cela doit être “agréable et formateur”, un congrès avec des copains en Floride, en Afrique du Sud ou dans d’autres sites paradisiaques (il faut bien appâter le client). Quant à l’argument du frein financier, je considère qu’il n’est pas valable. Nous pouvons choisir les “vacances studieuses” qui nous conviennent. Par ailleurs, l’Etat permet de les inclure dans nos frais (faudrait pas se plaindre).

Dans notre profession, il y a des priorités, j’ai choisi ; des contraintes, j’ai accepté ; des satisfactions, j’en profite.

Robert Sougne

Une incompatibilité avec le planning

Le principal frein à la formation via les congrès est lié à l’emploi du temps. En effet, je travaille avec deux associés. S’absenter un ou plusieurs jours pour assister à un congrès a des conséquences sur l’organisation du cabinet, qui ne prend pas en compte de tels déplacements.

Cela n’est pas considéré comme du temps de travail. Je dois généralement poser une journée de vacances pour suivre une formation. Pour l’instant, je me restreins donc quelque peu. Je ne souhaite pas provoquer une surcharge de travail pour mes associés.

Cyrille Thielin
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