La sécurité des aliments n’arrive pas en tête des préoccupations des consommateurs - La Semaine Vétérinaire n° 1219 du 25/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1219 du 25/03/2006

Perception du risque, enquête européenne

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Le rôle et les actions des autorités publiques dans ce domaine sont globalement appréciés.

Dans l’ensemble, les consommateurs ont une perception positive des aliments, selon une enquête Eurobaromètre(1) menée conjointement par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et la Direction générale pour la santé et la protection des consommateurs (DG Sanco). Elle concernait la perception du risque sanitaire des aliments par les consommateurs. Elle révèle plusieurs points intéressants pour tous les professionnels concernés de près ou de loin par la sécurité des aliments, en termes stratégiques.

Ainsi, l’alimentation est principalement associée au goût et au plaisir. A la question de ce qui vient à l’esprit à l’évocation des aliments, seul un consommateur sur cinq mentionne la santé au sens large. Les préoccupations concernant les risques éventuels ou les maladies ayant une origine alimentaire ne sont pas citées spontanément. Aucune réponse commune n’émerge lorsque les personnes sont invitées à lister de manière plus spécifique les problèmes ou les risques éventuels liés aux aliments. Les grandes crises alimentaires du passé, comme celle de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ne semblent donc plus être une préoccupation pour les consommateurs.

Seuls quelques-uns (moins d’un sur cinq) identifient spontanément des soucis liés à la sécurité des aliments : l’empoisonnement (le plus cité), suivi des substances chimiques, des pesticides, des substances toxiques et de l’obésité. En revanche, si une liste des risques possibles liés aux aliments est présentée, les consommateurs mettent en avant (pour 60 % d’entre eux) les résidus de pesticides, les virus (comme celui de la grippe aviaire), les résidus d’antibiotiques dans les viandes, l’hygiène des aliments (en dehors du domicile familial) et la contamination bactérienne des aliments. L’Efsa remarque que les consommateurs semblent beaucoup moins préoccupés par les risques éventuels associés à leurs propres comportements ou pratiques en termes d’alimentation.

38 % estiment que la sécurité des aliments s’est améliorée ces dix dernières années

L’enquête révèle par ailleurs que 61 % des consommateurs sont conscients de l’existence des règlements de l’Union en matière de sécurité des aliments. Une majorité des citoyens européens (54 %) s’accordent sur le fait que les autorités publiques prennent très au sérieux leurs préoccupations en matière de risques pour la santé, bien qu’il subsiste un certain degré de scepticisme concernant l’ordre de priorité accordé à la santé des consommateurs par rapport aux intérêts commerciaux. Près de six personnes sur dix considèrent par ailleurs que les autorités publiques tiennent compte des preuves scientifiques les plus récentes lors de la prise de décisions liées aux risques alimentaires et près d’une sur deux reconnaît leur rôle en matière d’information des citoyens concernant les dangers associés aux aliments.

Les réponses à la question « la sécurité des aliments s’est-elle améliorée au cours de ces dix dernières années ? » sont partagées. Ainsi, 38 % des sondés estiment que les choses vont mieux. 29 % pensent qu’elles sont inchangées et 28 % qu’elles ont empiré. Pourtant, un citoyen sur deux considère que les actions des autorités concernant les risques en matière de sécurité des aliments sont appropriées.

Utiliser les sources d’informations auxquelles les consommateurs se fient le plus

Les résultats mettent par ailleurs en évidence que le degré de préoccupation des personnes à l’égard de la sécurité des aliments est lié à la manière dont elles perçoivent la façon dont les médias traitent les problèmes alimentaires. Ainsi, bien que seulement 13 % des individus interrogés se souviennent d’une couverture médiatique consacrée à ce sujet, par rapport à celles dédiées au tabagisme ou à l’alcool, une personne sur deux indique avoir changé ses habitudes alimentaires en conséquence. Toutefois, plus de 40 % déclarent ignorer ce que relate la presse au sujet d’un type d’aliment potentiellement dangereux ou mauvais pour la santé, ou s’inquiètent mais sans agir pour autant. Selon l’Efsa, cette constatation est importante en termes de communication des risques, notamment vis-à-vis du rôle de sensibilisation et de motivation au changement des habitudes alimentaires joué par les médias.

Pour l’Efsa et la DG Sanco, comprendre la perception du risque par les consommateurs est essentiel pour communiquer des informations opportunes, claires et efficaces sur la sécurité des aliments. Les résultats de cette enquête confirment de nouveau l’importance de mettre au point et de cibler les messages afin de répondre aux besoins de groupes spécifiques impliqués dans la sécurité des aliments, en utilisant les sources d’informations auxquelles les consommateurs se fient le plus. Dans ce domaine, conformément aux résultats fournis par des recherches précédentes, les personnes interrogées disent privilégier les associations de consommateurs (32 %), les professionnels médicaux (32 %) et les scientifiques (30 %), suivis des autorités publiques et des médias. Pour leur part, les fabricants d’aliments, les agriculteurs et les détaillants sont cités comme les sources les moins fiables.

« En élaborant et en diffusant des messages sur les résultats de ses travaux, l’Efsa travaille en étroite collaboration avec les autorités nationales compétentes en matière de sécurité des aliments et avec la Commission européenne. Cette collaboration est fondamentale pour la réussite de notre mission en matière de communication des risques. Une telle approche est d’autant plus pertinente lorsque la communication porte sur des crises alimentaires ou sur l’apport de conseils concernant la nutrition et la santé en vertu desquels les consommateurs peuvent être conseillés ou invités à prendre des mesures et à modifier leurs propres habitudes alimentaires », explique Anne-Laure Gassin, directrice de la communication de l’Efsa.

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