La communication mérite d’être renforcée auprès des élus

La grippe aviaire est régulièrement et tristement un sujet de psychose pour le grand public. « Nous devons continuer notre effort de communication auprès de la population, mais également des élus », a insisté notre consœur Geneviève Gaillard, députée PS des Deux-Sèvres, à l’occasion d’une conférence à l’Assemblée nationale, le 22 mars dernier, organisée sous l’égide du Groupe d’études sur la protection des animaux qu’elle préside. Notre consœur, également membre de la mission d’information parlementaire sur la grippe aviaire, a dénoncé certaines aberrations constatées au cours des derniers mois, telles que des arrêtés autorisant la chasse aux pigeons, la destruction de nids d’hirondelles, l’abattage intempestif d’oiseaux de la part d’établissements publics, de particuliers, et même de policiers… « Outre le fait que des comportements irrationnels se multiplient actuellement, nous craignons que la psychose de la grippe aviaire ne serve de prétexte pour remédier à la carence de campagnes de gestion des populations de chats errants, et que cette “déchatisation” ou ces “tirs de pigeons” ne fassent finalement l’affaire de communes ou de villes qui n’engagent pas habituellement de politique de gestion animale », déplore Geneviève Gaillard.

Lionnel Luca, député UMP, a également insisté sur la nécessité d’information, notamment auprès des collectivités, des maires et des élus qui ne possèdent pas toujours une connaissance précise de toutes les facettes du sujet.

« Les comportements irrationnels que la psychose autour de la grippe aviaire engendre et dont les animaux sont les tristes victimes existent, constate aussi notre confrère Serge Belais, président de la Société protectrice des animaux (SPA). Nous ne pouvons pas, pour le moment, chiffrer les abandons de chats et d’animaux consécutifs à cette crise, car les propriétaires les abandonnent dans la nature plutôt que dans nos refuges. En outre, tous ces animaux ne sont pas forcément identifiés, il sera donc difficile de distinguer les populations abandonnées des animaux errants. » Notre confrère estime qu’un premier bilan pourra être envisagé dans trois à six mois. A l’occasion de ces événements, il insiste pour mettre en exergue l’identification des animaux afin de garantir une traçabilité.

Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, craint les conséquences au niveau de la faune sauvage. En outre, il n’exclut pas un recours juridique envers certains arrêtés municipaux s’ils ont été pris sans fondement et avec un caractère malintentionné.

Ces parlementaires et personnalités ont ainsi voulu se mobiliser pour la défense de la cause animale en lançant notamment un appel à la responsabilisation collective.