80 % des confrères projettent des changements avec la convention collective des vétérinaires salariés - La Semaine Vétérinaire n° 1219 du 25/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1219 du 25/03/2006

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Enfin ! », s’exclame un jeune confrère ; « une complexité décourageante », rétorque un autre ; « il faut repenser notre profession », estime un troisième ; « il était temps qu’un texte fixe les règles en matière de salariat vétérinaire », entend-on encore. Voici quelques réactions à chaud de praticiens interrogés sur la convention collective des vétérinaires salariés. En effet, la parution prochaine au Journal officiel du texte signé le 31 janvier dernier ne les laisse pas de marbre. Même si 46 % des confrères déclarent n’avoir pas encore pris connaissance du texte. Parmi ceux qui l’ont consulté, 80,5 % prévoient qu’il induira des changements (qu’ils soient d’ordre financier, organisationnel ou au niveau des services de gardes et des astreintes).

« Je suis en cours d’installation, je vais donc bientôt passer “de l’autre côté”. Les gardes et les astreintes seront mieux encadrées pour les salariés, même si cela va certainement compliquer un peu la tâche de leurs employeurs. Mais surtout, nous aurons enfin une grille salariale sur laquelle nous appuyer, salariés comme employeurs », déclare une jeune consœur.

Rémunération et organisation des gardes et astreintes sont en effet citées en tête des principaux changements que les praticiens devront apprivoiser avec la convention collective. « En tant que salariée, je pense qu’il y a du bon, mais aussi que dans les cliniques ouvertes 24 h/24, cela reste inapplicable en termes d’organisation des plannings et de rémunération », explique une autre consœur. Les gardes et le travail de nuit peuvent en effet vite devenir une source de litige si le droit n’est pas appliqué, et la convention collective vient en préciser les modalités.

La convention collective définit des grilles de salaires selon l’ancienneté

Le texte définit des grilles de salaires minimaux. « Cela permettra certainement de limiter les disparités locales et régionales, et surtout certains abus (salariés sous-payés, travail non déclaré, déclaration du salarié sans le statut de cadre pour les vétérinaires thèses, etc.) », estime une consœur. « Cela met en péril l’équilibre de la clinique et bride les possibilités d’embauche », pense un autre.

Ces grilles de salaires prévoient des minima pour les vétérinaires salariés, qui s’échelonnent de 1 512 à 3 024 € bruts, en prenant en compte le niveau d’ancienneté. Par comparaison, chez les pharmaciens (où le calcul ne repose pas sur l’ancienneté), les minima vont de 2 263,52 à 4 527,05 € bruts.

En outre, 10,5 % des vétérinaires interrogés estiment que cela n’engendrera pas de changements. « Il n’y a rien là de révolutionnaire ! », s’exclame un confrère. « La convention est en accord avec les règles générales du droit du travail que nous sommes déjà obligés de respecter, ainsi, nous n’y voyons pas de changement majeur », relativise un autre.

réactions Internet

Une base de négociation

Sans mésestimer son côté contraignant, il faut considérer la nouvelle convention comme une base de négociation et de réflexion dans nos rapports employeurs-employés et néanmoins confrères.

La base minimale de rémunération doit permettre un dialogue évolutif sur son niveau et sur la qualité et la quantité des tâches. Prendre les termes au pied de la lettre, c’est y voir une contrainte (bilatérale) ; l’envisager comme une base de discussion, c’est s’en servir de référence pour réévaluer les apports de l’un à l’autre.

Jacques Carreau

Les finances en péril

La convention collective, sous couvert d’encadrement des contrats et des conditions de travail des praticiens salariés, met à bas l’équilibre financier des structures vétérinaires.

Les grilles de salaires ne sont pas adaptées aux réalités économiques. Le but du texte est d’inciter les salariés à s’associer, mais aucune contrainte ne les y oblige. Que va-t-il se passer pour les structures qui vont devoir appliquer la convention collective si leur(s) salarié(s) en CDI ne veulent ni s’associer ni démissionner ?

Nicolas Dietlin

Un salaire bien dérisoire

Compte tenu du niveau de responsabilité et du nombre d’années d’études, le salaire d’un jeune diplômé me semble bien dérisoire (10 € nets de l’heure).

Un spécialiste titulaire d’un DESV n’obtient qu’un salaire minimal de 16 €. De quoi encourager les salariés à s’installer rapidement.

En outre, certains diplômes ne sont pas reconnus : l’internat ou le collège européen, par exemple, ne permettent même pas d’accéder à l’échelon salarial supérieur. Le seul titre de spécialiste reconnu est le DESV, que peu de vétérinaires possèdent encore.

Blandine Canu
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