Les dirigeants associatifs doivent aussi gérer critiques et déceptions - La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006

Le versant difficile des activités paraprofessionnelles

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Auteur(s) : Marine Neveux

Inhérentes à leur activité, elles sont toutefois souvent constructives et enrichissantes.

Comment les représentants de la profession perçoivent-ils la critique des confrères, inhérente à leur activité ? Quelles sont leurs sources de satisfaction, mais aussi de déception ? « Les critiques sont toujours reçues frontalement, explique Christophe Brard. Lorsqu’elles surviennent, j’essaie de comprendre leur motivation, car elles sont souvent associées à un problème de fond sous-jacent. Elles peuvent par exemple émaner de personnes qui ne sont pas forcément impliquées dans la vie associative et qui comprennent mal que mener à bien certains dossiers nécessite du temps. »

« Fréquemment, les confrères ne comprennent pas que le temps consacré à l’intérêt général ne se mesure pas à l’aune de celui requis par les actes vétérinaires. Les dossiers avancent généralement lentement », renchérit Christian Rondeau.

Mais gérer les récriminations n’est pas toujours simple. « Je les reçois assez mal, reconnaît ainsi Jean-Yves Gauchot, qui regrette qu’elles proviennent parfois de confrères proches. Ils semblent croire que l’ambition et les avantages rendent confortables les places de dirigeants associatifs. » Notre confrère estime néanmoins que « le plus enrichissant dans le travail associatif est sans doute de s’adapter à la critique, de la faire sienne et de la rendre constructive ». Un avis auquel adhère aussi François Courouble : « Les explications lors de critiques permettent souvent des échanges intéressants. » Mais parfois, « le reproche est une solution de facilité, estime Didier-Noël Carlotti. Il peut traduire une forme d’agressivité ou de jalousie ». J’essaye toujours d’y répondre de manière constructive si l’occasion m’en est donnée. Une communication efficace lève bien des hypothèques… », poursuit notre confrère. Mais « les critiques sont normales, nous ne sommes pas des “surhommes” ! », souligne Richard Corde. Une solution pour éviter une telle attitude est aussi de privilégier la communication. Car, comme l’indique Christian Rondeau, « il nous est souvent reproché de ne pas avoir réalisé telle ou telle chose, alors que l’action est déjà initiée ». Il faut aussi lutter contre « le manque de confiance de certains confrères dans leur diplôme, mais aussi la part d’égoïsme et de repli sur soi qui s’exprime parfois », explique Rémi Gellé qui, s’il tient compte des critiques constructives, éprouve une certaine indifférence « vis-à-vis de ceux qui ne font rien, si ce n’est dire que personne ne fait rien… ».

« Le seul regret est que les journées ne durent que vingt-quatre heures »

« Via l’enrichissement au contact de personnalités, l’évolution de nos propres idéaux lorsqu’ils sont confrontés à ceux des autres, le management des hommes, la prise de conscience et la perception de sa place au sein de la société et de notre environnement professionnel, l’associatif est une école d’humanisme, mais cela force à un perpétuel dépassement de ses limites, avec toujours beaucoup d’humilité et d’esprit d’ouverture », résume Jean-Yves Gauchot. « Un dossier qui aboutit, même si ce n’est que partiellement, est une source de satisfaction », ajoute Christophe Buhot qui met aussi en avant « le plaisir de travailler en équipe, d’avancer, d’explorer des pistes qui n’ont jamais été défrichées au niveau européen ». « Le seul regret est que les journées ne durent que vingt-quatre heures ! », ironise notre confrère.

Ces satisfactions sont parfois contrebalancées par quelques déceptions, par exemple « quand une décision politique l’emporte sur un dossier bien structuré, rationnel, étayé d’un point de vue technique, regrette Christophe Buhot. Nous réfléchissons dans l’intérêt de l’animal, du propriétaire et du consommateur, mais certains choix politiques ignorent parfois ces considérations. En outre, quelques décideurs ne veulent pas reconnaître la compétence des vétérinaires. » La lenteur peut aussi parfois exaspérer. « Il est dommage de constater que les choses n’avancent pas toujours aussi vite qu’on le souhaiterait », explique ainsi Christophe Brard. Jean-Yves Gauchot, lui, estime que les déceptions liées à son activité paraprofessionnelles sont mineures : « Je suis le vétérinaire conseil du Groupement de défense sanitaire de la Dordogne, et j’aurais aimé avoir davantage de temps pour m’impliquer dans la vie des abeilles et trouver la disponibilité de faire mon propre miel ! »

La relève semble assurée, comme en témoignent les structures juniors

Et l’avenir ? Les représentants de la profession semblent faire confiance à la jeune génération. Les jeunes ont en effet montré leur dynamisme, comme en témoignent les Avef juniors et l’Afvac junior qui ont suivi l’exemple des GTV juniors. « Le passage de relais est indispensable, explique en effet Christophe Brard. L’approche technique par laquelle les jeunes s’engagent dans le monde associatif est bonne. Viennent ensuite la gestion de dossier, le contact avec les autres structures de représentation professionnelle. Tout cela s’apprend. »

Mais pourquoi de nombreux jeunes boudent-ils l’engagement dans les instances professionnelles ? « C’est un phénomène sociétal qui s’explique par les difficultés économiques auxquelles la jeune génération est confrontée, souligne Christian Rondeau. Mais il existera toujours des personnalités désireuses de s’investir. »

« Faute de sollicitation, la tendance naturelle est à la paresse. Par ailleurs, beaucoup pensent qu’ils n’ont pas la compétence nécessaire », remarque François Courouble. Il estime donc, comme les autres présidents, qu’il est intéressant de faire une démarche vers les jeunes confrères installés pour échanger et de les motiver individuellement.

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