Dans les conditions de terrain, la technique PCR est bien adaptée au diagnostic des avortements - La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006

Fièvre Q

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Dans les autres cas, le risque de faux négatifs est grand si prélèvement et analyse n’ont pas lieu le même jour.

La polymerase chain reaction (PCR) est actuellement la technique qui présente la meilleure détectabilité pour la mise en évidence de Coxiella burnetii, l’agent de la fièvre Q. Ainsi, une seule Coxiella peut théoriquement être détectée dans 1 ml de lait de vache ou de brebis. Néanmoins, les résultats d’analyse fournis dépendent de la cohérence entre la question posée et la technique utilisée. Les caractéristiques des animaux prélevés, la nature de l’échantillon, les conditions de sa réalisation, son conditionnement et le délai entre le prélèvement et l’analyse sont les points clés à raisonner afin de pouvoir interpréter le résultat de laboratoire.

Quel est l’effet du délai entre le moment du prélèvement et celui de l’analyse PCR sur la mise en évidence de la positivité d’un prélèvement ? Le mode de conservation a-t-il une influence ? Notre confrère Raphaël Guatteo, assistant à l’école vétérinaire de Nantes, a apporté des réponses à ces questions, lors des dernières éditions de la Journée bovine nantaise et du congrès de buiatrie.

La charge bactérienne initiale conditionne la persistance de la positivité du résultat

Des aliquots issus de 36 prélèvements de lait et 13 de mucus vaginal, reconnus comme positifs en PCR en temps réel à J0, sont réfrigérés à + 4 °C et successivement analysés(1) à J0, J1, J2 et J3 ou J5. Des aliquots issus des mêmes prélèvements d’origine sont congelés et analysés, avec le même kit, à J3 ou J5, J7, J14, J28 et J63. Quel que soit le mode de conservation utilisé, 61,1 % des prélèvements de lait (22) et 38,4 % de ceux de mucus vaginal (5) restent positifs de J0 jusqu’à la dernière analyse, qui a eu lieu à J3 ou J5 (voir tableau 1). Pour les prélèvements réfrigérés, dès J1, le pourcentage de résultats positifs diminue d’un tiers pour les aliquots de lait et de près de la moitié pour ceux de mucus vaginal. Pour les prélèvements congelés, dès J3 ou J5, le taux de résultats positifs diminue également d’un tiers pour les aliquots de lait et de 54 % pour ceux de mucus vaginal.

Pour les trois classes de cinétique observées (négativation précoce, intermittente et persistance de la positivité), les titres estimés du prélèvement en Coxiella burnetii sont significativement différents. Lorsque les titres initiaux des échantillons sont élevés, le résultat positif persiste jusqu’à la dernière analyse (voir tableau 2). Aucune perte de charge bactérienne n’est notée pour ces prélèvements, qu’ils soient conservés cinq jours à + 4 °C ou deux mois à - 20 °C.

Selon Raphaël Guatteo, ce résultat suggère que la négativation rapide d’un échantillon faiblement positif est probablement due à la limite de détectabilité de la technique, ainsi qu’au pipetage indispensable à la préparation des aliquots, et non à la dégradation de l’ADN cible dans la matrice. En effet, dans le cadre de cette étude, l’extraction d’ADN a lieu à J0, de même que la préparation des aliquots.

Compte tenu des fortes charges bactériennes présentes dans le placenta ou le mucus vaginal des vaches qui ont avorté, il est possible, pour un diagnostic d’avortement, de différer l’analyse PCR. Dans tous les autres cas (études épidémiologiques, diagnostic de routine), sans hypothèse a priori sur la charge bactérienne de l’échantillon, le risque est grand d’obtenir un résultat faussement négatif si l’extraction d’ADN n’est pas réalisée a minima le jour même du prélèvement. Pour ces cas, d’autres techniques d’analyse ont toute leur place.

  • (1) A l’aide du kit LSI Taqvet Coxiella burnetii.

    Voir aussi R. Guatteo et coll. : « Fièvre Q, quels prélèvements chez quelles vaches ? », Le Point Vétérinaire, 2005, vol. 36, n° 260, pp. 40-42.

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