65 % des propriétaires ignorent que le vétérinaire propose l’incinération - La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1218 du 18/03/2006

Compagnie d’incinération des animaux familiers (Ciaf). Décès des animaux de compagnie

Actualité

Auteur(s) : Boris Jean*, Vincent Dattée**

Après Nantes, Rennes, Brest, Toulouse, Bordeaux et Perpignan, la Compagnie d’incinération des animaux familiers (Ciaf) a réuni une quarantaine de vétérinaires à Paris, le 2 mars, pour évoquer les thèmes de la mort et de l’incinération. Notre confrère Guy Hannotte, directeur général de l’entreprise, fondée en 1993, a rappelé sa raison d’être : l’offre d’une alternative à l’équarrissage et à l’enfouissement en proposant un service de fin de vie respectueux de l’animal.

Intervenant auprès de 3 215 structures vétérinaires (sur 5 700 en France métropolitaine), la Ciaf collecte près de 1 000 corps chaque jour via ses six établissements. Cela représente annuellement 255 000 incinérations collectives et 35 000 individuelles, sur un total estimé de 1,6 million de dépouilles. Une augmentation des incinérations individuelles en présence du propriétaire est constatée. La Ciaf recommande donc de proposer cette option, qui répond à une réelle demande.

Notre confrère a par ailleurs insisté sur l’exigence particulière dont fait preuve l’entreprise en matière de technicité et d’assurance qualité, dans le cadre du problème éthique que pourrait poser la gestion d’un service de fin de vie par des vétérinaires.

Les propriétaires témoignent d’une préférence pour l’incinération

Guy Hannotte a également présenté les résultats d’une enquête inédite menée sur le thème de l’incinération en 2004 (par Data Base Marketing) auprès de 300 propriétaires (45 % de chiens, 55 % de chats). Elle révèle notamment que 70 % des personnes confrontées au décès de leur animal prennent conseil auprès du vétérinaire. Mais 65 % des maîtres ignorent que le praticien propose un service d’incinération. Si le choix est possible, 55 % disent préférer l’incinération à l’équarrissage (8 %) et à l’inhumation (37 %). En cas d’incinération, 38 % préfèrent récupérer les cendres de leur animal, mais le prix apparaît comme un facteur limitant. Ce taux s’élève à 64 % chez les propriétaires qui auraient préféré inhumer leur animal (mais auxquels seul le choix entre l’incinération collective ou individuelle est proposé). Cela montre l’affectivité attachée à l’inhumation et à l’incinération individuelle.

Le praticien doit préparer au mieux les propriétaires à la mort de l’animal

Comment conduire l’euthanasie ? Comment gérer le deuil ? Autant de questions auxquelles Gérard Muller, vétérinaire comportementaliste, a apporté un éclairage lors de cette réunion. Il a insisté sur l’importance d’aborder ouvertement le sujet de la mort le plus souvent possible avant qu’elle ne survienne. Le silence est nocif et oser en parler permet de la démythifier. Il est ainsi plus facile de décider d’une euthanasie quand le décès de l’animal a été évoqué auparavant.

La décision doit être prise avec tous les membres de la famille, y compris les enfants. Pour ces derniers, il s’agit en effet souvent de la première rencontre avec la mort.

Le praticien doit expliquer le plus précisément possible les différentes étapes (jusqu’à l’incinération), sans détour ni métaphores, mais en rassurant, par son professionnalisme, sur l’absence de douleur pour l’animal. Malgré cette préparation qui donne des repères aux propriétaires, il arrive que les émotions les submergent au point de les inciter à dévier du protocole décidé auparavant (euthanasie à la clinique, en présence des enfants, etc.). Il convient, dans ce cas, de s’efforcer de s’en rapprocher.

Le vétérinaire a le droit de refuser une euthanasie qui n’est pas en accord avec ses convictions, même si l’animal est alors laissé sous la responsabilité de son maître. Il est également normal que cet acte ne le laisse pas indifférent, d’où l’importance de savoir partager ses émotions pour pouvoir se protéger d’épreuves parfois répétées.

  • La prochaine conférence aura lieu à Créteil (Val-de-Marne), le 30 mars (renseignements auprès de Delphine Petit, au 03 27 76 19 83).

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