Le contrôle de l’infection par le virus de la BVD repose sur des techniques Elisa et PCR - La Semaine Vétérinaire n° 1217 du 11/03/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1217 du 11/03/2006

Maladie des muqueuses chez les bovins

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

La connaissance de la structure du virus et l’essor de la biologie moléculaire permettent de meilleurs résultats.

Le diagnostic de la diarrhée virale bovine (BVD) repose sur les tests PCR (polymerase chain reaction) et Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay). Ces techniques de laboratoire exploitent des protéines et des parties du génome du virus, appelées NS2/3, p80, E0, E2. En effet, l’ARN du virus BVD code pour des protéines structurales et non structurales dont les rôles sont respectivement de produire des virions et de répliquer le matériel génétique (voir figure 1).

Les tests Elisa indirects exploitent l’immunogénicité de trois protéines virales

Les protéines NS2/3, E0 et E2 (voir tableau) possèdent la capacité d’induire une réponse immune chez l’hôte infecté par le virus de la BVD. Elle peut être détectée par les méthodes immuno-enzymatiques telles que les techniques Elisa. Celles-ci décèlent soit les anticorps dirigés contre la protéine NS2/3 (anciennement appelée p125, et parfois p80/125), soit les anticorps totaux dirigés contre l’ensemble des protéines immunodominantes du virus de la BVD, soit les protéines E0, E2 et NS2/3. Le diagnostic est réalisé à partir du sang ou du lait.

Les anticorps NS2/3 n’ont aucun rôle protecteur, seule la détection des anticorps totaux peut éventuellement permettre d’évaluer le degré d’immunité humorale, naturelle ou post-vaccinale de l’animal. « Effecteurs majeurs de la réponse immunitaire protectrice, les anticorps neutralisants produits à la suite d’une infection par le virus de la BVD sauvage persistent trois ans en l’absence d’une réinfection », a expliqué notre confrère François Schelcher (professeur à l’école de Toulouse), le 22 novembre dernier, à l’occasion des journées européennes organisées par la Société française de buiatrie.

Les tests Elisa directs permettent de dépister deux protéines virales

Parmi les méthodes directes de détection du virus, les techniques Elisa de capture détectent les protéines virales NS2/3 ou E0. En effet, la protéine NS2/3 permet la mise en évidence de tous les isolats de virus de la BVD. De même, la protéine E0 est une cible intéressante compte tenu des grandes homologies de séquences du gène entre les isolats. Selon François Schelcher, « la protéine NS2/3 revêt une importance particulière, car elle est clivée chez les souches cytopathogènes » (voir figure 2). In vivo, chez des animaux infectés persistants immunotolérants (IPI), des variants cytopathogènes (CP) apparaissent spontanément et sont à l’origine de la maladie des muqueuses. « Un bovin qui produit des anticorps anti-NS3 n’est pas un IPI, sauf lors de rupture de tolérance. Un bovin IPI n’a pas d’anticorps anti-NS3, sauf s’ils sont d’origine colostrale. Dans ce cas, ils disparaissent au bout de six mois », précise notre confrère.

La sensibilité analytique et épidémiologique des PCR est excellente

Deux types de PCR sont utilisés, la reverse transcriptase PCR (RT-PCR) et la PCR Taqman (PCR en temps réel). La première est qualitative : son résultat exprime l’absence ou la présence d’ARN viral. La seconde est quantitative et possède une meilleure sensibilité analytique (seuils de détection). Compte tenu de la diversité génétique du virus de la BVD, le choix de l’amorce est essentiel. Le segment amplifié est le plus souvent dans une zone très conservée de l’extrémité 5’ non codante (voir figures 1 et 2).

La sensibilité des PCR est excellente. Les PCR classiques détectent des quantités de virus dix à mille fois plus faibles que l’isolement viral. Sur des mélanges de sérums, la détection d’un animal virémique sur cent est décrite. Sur des mélanges de lait, il a été possible de mettre en évidence une vache virémique sur cent soixante-deux ayant contribué au mélange. La PCR en temps réel permet de détecter des veaux virémiques en période néonatale, sous immunité colostrale.

« Chez les animaux morts depuis quarante-huit heures, l’ARN viral est paticulièrement dégradé, entraînant des résultats faussement négatifs avec l’utilisation de la PCR, encore accentués par la présence d’inhibiteurs de PCR », explique François Schelcher.

Concernant la recherche du virus à partir d’échantillons nécropsiques, la détection par des techniques d’immunopéroxydase est performante. Elle permet de détecter un plus grand nombre d’avortons lors d’autolyse, par rapport à l’isolement viral ou l’Elisa de capture.

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