L'attribution de cartes de donneurs d'organes aux animaux de compagnie est envisagée

Selon la compagnie Petplan, le rapport 2005 sur l'assurance pour animaux de compagnie au Royaume-Uni indique que 82 % des propriétaires envisageraient de donner leur accord pour le don d'organes de leur chien ou chat. A l'inverse, 84 % seraient ravis que leur animal reçoive les organes d'un autre en cas de nécessité. 78 % seraient favorables à l'attribution d'une carte de donneur au nom de leur animal. A en croire ces données, si un tel système était instauré au Royaume-Uni, le nombre d'animaux en possession de leur propre carte pourrait dépasser celui des humains donneurs d'organes d'ici à 2016.

Les partisans de ce projet mettent en avant les progrès considérables dans le domaine de la médecine et de la chirurgie vétérinaires. Il y a trois ans, l'Ordre des vétérinaires britanniques (RCVS) a approuvé les directives (notamment éthiques) relatives à la greffe de rein chez le chat à partir d'un donneur vivant. Or depuis cette validation, aucune greffe rénale n'a été pratiquée chez un chat au Royaume-Uni. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce constat, selon le RCVS : le coût d'une telle intervention, la complexité du suivi requis, les questions éthiques soulevées par le prélèvement chez un donneur vivant et le fait que la majorité des animaux victimes de la route sont généralement trop accidentés pour pouvoir convenir en tant que donneurs. Pour le RCVS, ces raisons rendent impossible l'instauration d'un système de carte. En outre, d'après Lynne Hill, présidente du RCVS, la réticence généralement opposée par les propriétaires à l'autopsie de leurs animaux laisse un doute sur la motivation qu'ils montreraient réellement s'ils devaient autoriser le prélèvement d'organes chez leur compagnon.

Par ailleurs, le gérant des structures de référés Animal Medical Centers de Manchester et du Yorkshire, également chirurgien, estime que des cartes de donneurs ne seraient d'aucun intérêt. Pratiquant lui-même des greffes de cornée chez le chien, il précise que « cette dernière est prélevée chez des animaux destinés à l'euthanasie. Nous n'avons jamais eu aucune difficulté pour obtenir l'accord des propriétaires. En outre, nous n'avons quasiment pas de liste d'attente pour la réalisation de ces greffes. Si tel était le cas, un système de cartes de donneurs pourrait être utile, mais je pense que cela représenterait surtout une perte de temps ».

• Source : Veterinary Times, 20/2/2006.