Les paramètres de fertilité des vaches de race prim’holstein ne cessent de se dégrader - La Semaine Vétérinaire n° 1215 du 25/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1215 du 25/02/2006

Reproduction des vaches laitières

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Les vaches de race prim’holstein présentent une dégradation continue et rapide des performances de reproduction depuis une dizaine d’années. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par une équipe de l’Institut national de recherche agronomique (Inra)(1). En race normande, une baisse nettement moins marquée est observée, alors qu’en race Montbéliarde, les performances sont relativement stables au cours des différentes campagnes. Par ailleurs, une chute continue de la fertilité est notée chez les génisses appartenant à ces trois races.

Les chercheurs ont réalisé un bilan phénotypique de la fertilité à l’insémination artificielle (IA) chez les bovins des trois principales races de vaches laitières. Le bilan repose sur les données d’IA centralisées dans le système national d’information génétique (SIG) depuis 1995. Chez les vaches en lactation, le taux de réussite à l’insémination, le taux de non-retour en chaleur, l’intervalle entre inséminations, l’intervalle vêlage-première insémination et le nombre d’IA par lactation sont analysés. L’intervalle entre vêlages depuis 1981 est également pris en compte. « Ces résultats bruts sont soumis à de nombreux effets plus ou moins confondus et nécessitent des analyses plus approfondies pour réaliser un diagnostic plus élaboré », précisent les scientifiques. Les effectifs considérés représentent respectivement 5 256 226, 5 233 955 et 35 641 705 inséminations artificielles pour les races montbéliarde, normande et prim’holstein. Les données exploitées sont celles utilisées pour l’indexation de juin 2005 des taureaux sur la fertilité de leurs filles.

L’évolution de l’intervalle entre les vêlages montre que le phénomène est ancien

Une des constatations est que le taux de réussite à la première insémination diminue de 1 % chaque année depuis 1995ans la race prim’holstein, chez les génisses comme chez les vaches (pour les trois premières lactations). Ces données confirment les résultats d’études précédentes. L’évolution de l’intervalle mise bas-première insémination va dans le sens de cette évolution négative : il ne cesse d’augmenter au cours des campagnes, variant de 84 jours en 1995 à 89 jours en 2003 dans la race prim’holstein. L’augmentation de l’intervalle entre les mises bas montre que la dégradation des paramètres de fertilité est un phénomène ancien.

« Ce déclin n’est qu’en partie d’ordre génétique, concluent les auteurs. La qualité de la semence, les conditions d’élevage et d’alimentation, les pratiques d’insémination, ainsi que la qualité de la détection des œstrus influencent certainement les aptitudes à la reproduction. »

  • (1) A. Barbat et coll. : « Bilan phénotypique de la fertilité à l’insémination artificielle dans les trois principales races laitières françaises », douzièmes Rencontres autour des recherches sur les ruminants, Paris, 7 et 8 décembre 2005.

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