Les modalités de surveillance de la grippe aviaire fâchent les praticiens

Pour de nombreux praticiens, la nouvelle taxe qui concerne les véhicules de société, depuis le 1^er janvier dernier, est dure à avaler. Elle ne fait que renforcer la grogne des vétérinaires sanitaires, fortement sollicités et exposés dans le cadre de la lutte contre l’influenza aviaire. Le malaise est allé jusqu’à un boycott ou à un appel au boycott de la formation “grippe aviaire” dans plusieurs départements.

« Nous ne pensons pas qu’il s’agisse de la réponse la plus adaptée, estime Rémi Gellé, le président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). Cela ne semble pas constituer un message clair à faire passer. » Néanmoins, notre confrère comprend le mécontentement des vétérinaires sanitaires. Il devait d’ailleurs relayer leurs revendications lors d’une rencontre avec le directeur de cabinet de Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, le 24 février. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la rencontre n’a pas encore eu lieu. Les modalités de la surveillance du virus dans les élevages sont notamment en cause. Le SNVEL souhaite un renforcement du recensement des basses-cours par les préfets, « pour aboutir à une veille sanitaire réelle des vétérinaires qui reçoivent des missions dans ces élevages ». Il demande aussi davantage de précision sur la vaccination : « Qui vaccine ou atteste et selon quelles modalités ? Si la vaccination est obligatoire, comment est fixé le tarif ? » Selon le syndicat, la formation devrait également concerner l’ensemble des praticiens, quelle que soit leur activité dominante. Il demande en outre que soit mis en place un vade-mecum sur la conduite à tenir face à un appel concernant une suspicion de grippe aviaire. D’un point de vue matériel, une autre revendication porte sur les tenues de protection, afin qu’elles soient fournies par les Directions départementales des services vétérinaires (DDSV).

La prise en charge par l’Etat du risque de maladie pour les vétérinaires, l’indemnisation horaire du temps passé dans un élevage suspect, ainsi que l’indemnisation kilométrique, sont les autres sujets défendus par la profession.