La plupart des Français formés à Liège viennent exercer en France, certains Belges aussi… - La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1214 du 18/02/2006

Migrations du diplôme vétérinaire

À la une

Auteur(s) : Alexandra Beck

La Belgique risque de devoir faire face à une pénurie de vétérinaires à moyen terme.

Depuis des années, une part non négligeable d’étudiants français “shuntent” le concours d’entrée dans les écoles nationales vétérinaires en passant par la “filière” belge. Leur afflux, qui connaît une croissance exponentielle, a atteint des proportions considérables entre 1997 et 2002 (voir graphiques). L’instauration d’un concours d’entrée a certes mis un frein au nombre total d’étudiants. Mais cela n’a pas réglé la disproportion en termes de nationalités, qui fait de Liège une faculté qui forme avant tout de futurs vétérinaires… français. Ainsi, parmi les lauréats du dernier concours (rentrée 2005) figuraient 86 % de jeunes en provenance de l’Hexagone !

Or la plupart des étudiants diplômés de Liège après six ans repartent exercer en France. En témoigne le faible nombre de nouveaux inscrits à l’Ordre des médecins vétérinaires en Belgique francophone (en moyenne, pour la période 2000-2005, 72 nouvelles inscriptions par an reconduites l’année suivante). Parallèlement, 350 vétérinaires ont été diplômés de Liège en 2005. La proportion de confrères et consœurs qui choisissent des voies professionnelles où l’inscription à l’Ordre n’est pas obligatoire (industrie, enseignement, etc.) étant particulièrement restreinte, la différence correspond donc à l’effectif des Français repartis dans l’Hexagone pour y exercer. « Très peu d’entre eux restent en Belgique une fois le diplôme en poche, alors que l’inverse n’est pas vrai. Ainsi, une part non négligeable de Belges partent tenter leur chance de l’autre côté de la frontière. Un raisonnement on ne peut plus logique, étant donné que les conditions de travail y sont plus conformes à leurs aspirations, au niveau tant du mode de vie que de la rémunération », remarque Pierre Lekeux, doyen de la faculté vétérinaire de Liège. Au final, la Wallonie forme des étudiants dont beaucoup, belges ou français, s’en vont ou s’en retournent vers l’Hexagone. Une situation difficilement acceptable pour la Belgique, qui fera face à une pénurie de vétérinaires à moyen terme.

La sélection instaurée à Liège à chaque fin d’année est plus stricte qu’en France

Au demeurant, même avant l’instauration du concours d’entrée en Wallonie (remis en question, voir l’article en page 38), la “filière belge” n’était pas une solution de facilité. Dans ce système, une sélection plus stricte qu’en France s’opère à chaque fin d’année pour le passage dans l’année supérieure. Ainsi, entre 1997 et 2000, le taux de réussite moyen s’est élevé seulement à 39,6 % en fin de première année, puis à 71,9 % en fin de deuxième année. Il était compris entre 81 et 85 % par la suite pour atteindre 99,3 % en dernière année. Le passage au niveau supérieur dépend des notes obtenues dans chaque cours durant toute l’année (une note minimale de 10/20 est requise par enseignement), ainsi que de la moyenne globale (12/20 au minimum). Un étudiant qui échoue en première session d’examen peut tenter la deuxième, puis redouble en cas d’échec.

L’instauration d’un concours d’entrée a eu pour conséquence une nette chute du taux “d’écrémage” en fin de première année, les étudiants éliminés auparavant à ce niveau ne passant pas l’obstacle du concours. « Le taux de redoublants en Belgique (toutefois décroissant de la 1re à la 6e année d’études) est supérieur à celui observé en France. Ce principe d’examens ne permet pas de prendre une année à la légère. Il semble d’ailleurs que les étudiants apprécient davantage le système d’évaluation mis en place à Liège que le dispositif français, associé à une moindre participation aux activités d’enseignement », observe Pierre Lekeux.

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