La fibrillation atriale primaire est de meilleur pronostic que la secondaire - La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1213 du 11/02/2006

Cardiologie

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Alexandra Beck

La fibrillation atriale est une arythmie supraventriculaire qui entraîne une contraction auriculaire inefficace et des chutes de débit cardiaque allant jusqu’à 39 %. Toutefois, elle ne prédispose pas à la formation de thrombi chez le chien, contrairement à l’homme, chez qui cette fibrillation est un facteur de risque élevé d’accidents cérébrovasculaires. Deux formes sont connues chez le chien. La plus fréquente, secondaire, est observée chez des animaux atteints de cardiopathie avancée. Plus récemment, une forme primaire, ou idiopathique, a été décrite chez des chiens de taille géante, non associée à une quelconque affection cardiaque.

Une étude rétrospective(1) cherche à vérifier si la fréquence cardiaque chez les chiens atteints de fibrillation atriale diffère suivant la présence ou non d’une cardiopathie sous-jacente, et les conséquences en termes de traitement. Pour la première fois dans la littérature vétérinaire (selon les auteurs), l’espérance de vie lors de fibrillation atriale primaire et secondaire est aussi documentée. L’étude est conduite au centre universitaire vétérinaire de Montréal (Québec) et à l’hôpital vétérinaire de l’université de Cornell (New York), durant la période 1997-2002. Au total, 86 chiens atteints de fibrillation atriale (confirmée par électrocardiographie et échographie), non traités auparavant avec des chronotropes négatifs, sont retenus. Trois groupes sont constitués :

- groupe 1 : chiens atteints de fibrillation atriale idiopathique/primaire (fonction systolique et taille des oreillettes normales) ;

- groupe 2 : présence d’une dilatation atriale ou d’une dysfonction systolique, sans signes radiographiques d’insuffisance congestive ;

- groupe 3 : signes d’insuffisance cardiaque congestive (œdème pulmonaire et/ou ascite).

Les chiens des groupes 2 et 3 correspondent donc à des fibrillations atriales secondaires.

La fréquence cardiaque est particulièrement élevée lors de fibrillation atriale secondaire

Dans cette étude, la fibrillation atriale touche à 96,5 % des grands chiens. La forme primaire concerne à 71 % des chiens de taille géante (irish wolfhound, mastiff et terre-neuve sont surreprésentés), la secondaire intéresse à 63 % des chiens de grande taille (dobermann). Dans les deux cas, une prédisposition des mâles (76 %) est observée. L’âge moyen est de 6,6 ans.

Dans le groupe des fibrillations atriales idiopathiques, les animaux sont majoritairement asymptomatiques (67 %), les autres présentant des signes cliniques légers. Dans le groupe 2, 38 % des chiens sont asymptomatiques, les autres présentant une intolérance à l’effort plus ou moins sévère, de la toux ou une perte de poids. En revanche, tous les individus du groupe 3 souffrent de léthargie, d’anorexie, de dyspnée et d’ascite. La présence de signes cliniques minimes dans les groupes 1 et 2 indique que la plupart des symptômes observés sont associés à la progression de la cardiopathie sous-jacente, ce qui est aussi confirmé chez l’homme (majorité d’épisodes de fibrillation atriale asymptomatique).

L’étude de la fréquence cardiaque montre une augmentation lors de fibrillation idiopathique par rapport à la normale (moyenne de 122 battements/ min). Lors de fibrillation secondaire, elle est particulièrement élevée (moyenne de 155 bat/min dans le groupe 2 et de 205 bat/min dans le groupe 3). Les auteurs suggèrent alors que le contrôle de la réponse ventriculaire lors de fibrillation atriale idiopathique sera obtenu avec un traitement moins agressif que lors de forme secondaire.

En outre, la durée de survie chez les chiens du groupe 1 est significativement plus longue (36,2 mois en moyenne) que chez ceux atteints de fibrillation secondaire (21,8 mois en moyenne). Le taux de survie à deux ans après le diagnostic dans les trois groupes est respectivement de 100 %, 46,6 % et 12,5 %. Une espérance de survie de 41 % à six mois lors de fibrillation atriale secondaire confirme son pronostic plus sombre par rapport à la forme idiopathique.

  • (1) P. Menaut, M.C. Bélanger, S. Moïse : « Les chiens en fibrillation auriculaire sont-ils tous les mêmes ? Etude sur 86 cas », Le médecin vétérinaire du Québec, 2005, vol. 35, n° 2, pp. 90-92.

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