Nous sommes responsables de notre appauvrissement

Les vétérinaires continuent à marcher sur la tête. Dommage, car ils ont de l'or entre les mains. Mais ils ne le savent ou ne veulent pas le savoir. Pourquoi ? J'aimerais connaître la réponse.

Contrairement à ce que pensent certains confrères, les ventes d'aliments vont nous permettre d'augmenter le trafic dans nos structures appauvries par tant d'années de passivité, d'inadaptation. C'est aussi grâce à nos partenaires actifs que nous pourrons dynamiser nos actes vétérinaires.

Nos outils se modernisent, les projets d'agrandissement, de rénovation fleurissent. Notre façon de penser a-t-elle changé ? Nos partenaires ne comprennent pas les actions de certains d'entre nous, à juste titre. Nous estimons que les succès d'hier seront ceux de demain. Et si c'était inexact ? Nous pensons que nous continuons d'offrir des services à nos clients. Et s'ils étaient désormais demandeurs ? Ce sont eux qui décident de leurs achats et donc du marché. Ce sont eux les consommateurs.

Ventes d'aliments, toutes gammes confondues naturellement, et activité libérale sont complémentaires et indissociables l'une de l'autre. Toutes deux font partie de notre métier, de notre savoir-faire, notre différenciation dans un marché concurrentiel, entre le vendeur de voyages et celui de matériel hi-fi. 1 % du budget de la ménagère est consacré au marché de l'animal au sens large. Ce chiffre est énorme… de ridicule. A force d'opposer arbitrairement ces deux activités, nous risquons de créer notre appauvrissement, comme le décrit l'un de nos confrères dans un article récent⁽¹⁾. Par dogmatisme ou par idée préconçue, et par erreur tout simplement, conforme à une pensée unique exiguë qui consiste à croire que les clients ou nos partenaires continueront à nous attendre et qu'ils ont besoin de nous. Imaginons un seul instant que le responsable de cet appauvrissement, intellectuel aussi, soit ailleurs.

Qui décide dans une clinique ? Sa conduite est-elle laissée au hasard ? Cette idée est parfaitement indéfendable. Nous sommes responsables de ce que nous faisons et de ce que nous ne faisons pas. Comme par hasard, le résultat est l'appauvrissement. Serions-nous les responsables de cette absence de résultat ? Je crois que la réponse est oui.

• (1) La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/1/2006 en page 7.