La « traque » aux résidus dans la viande va s’intensifier - La Semaine Vétérinaire n° 1211 du 28/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1211 du 28/01/2006

Filières. « Paquet hygiène » et antibiotiques

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Les vétérinaires pourraient-ils être tenus pour responsables de la présence de résidus dans les viandes ? Comprendre, anticiper, agir » était le thème de réflexion proposé par le Syndicat national des vétérinaires salariés d’entreprise (SNVSE), le Syndicat national des vétérinaires conseils (SNVECO) et le laboratoire Virbac Santé animale, lors d’une demi-journée organisée le 12 janvier dernier à la Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique).

La nouvelle réglementation européenne en matière d’hygiène alimentaire, dont les nouveaux textes sont rassemblés sous la dénomination “paquet hygiène”(1), a pour objectif d’assurer un niveau élevé de protection de la santé du consommateur. A ce titre, les bonnes pratiques inhérentes au respect des temps d’attente pourraient être consolidées par des programmes d’autocontrôles de l’absence de résidus d’antibiotiques, conformément aux limites maximales (LMR) fixées dans les viandes, et cela bien que les anti-infectieux actuels soient des molécules de faible toxicité aiguë et chronique. En effet, « il serait théoriquement possible d’autoriser des teneurs élevées en résidus si la toxicité classique était le seul facteur pris en compte. En outre, les doses résiduelles ne sont pas sensibilisantes. Elles peuvent exceptionnellement être déclenchantes, explique le professeur Claude Petit, de l’école de Toulouse. Les accidents sont rares (quelques cas pas an) et non systématiques, même chez les personnes allergiques ».

Par exemple, la filière avicole néerlandaise s’est dotée d’un plan d’autocontrôles des résidus d’antibiotiques. Les deux parties de ce programme ont été présentées par notre confrère Peter Wijen. A la ferme, le temps d’attente doit être respecté lors de l’administration des médicaments et il est nécessaire de fournir le numéro de lot à l’abattoir. Tous les lots y sont contrôlés avec Premi® Test(2). En cas de résultat positif, la confirmation passe par la mise en œuvre du test des six boîtes, puis par la méthode de la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrophotométrie de masse en tandem (LC-MS-MS).

Les autocontrôles font partie de la mise en conformité avec le « paquet hygiène »

Outre la mise en place d’autocontrôles au regard de la maîtrise des points critiques, la traçabilité des produits est également une exigence réglementaire du “paquet hygiène”. Or, « en matière de traçabilité, le vétérinaire est le maillon faible de la filière », souligne Pascal Anjot, président du SNVECO. Il rappelle également les deux niveaux de responsabilité des confrères. Le premier est réglementaire,via le suivi d’élevage, la conditionnalité des aides et la traçabilité. Le second est sociétal, via la sécurité, la transparence et la loyauté.

Emmanuel Bénéteau, président du SNVSE, insiste également sur la coresponsabilité des acteurs engagés au travers des cinq règlements du “paquet hygiène”. « La réalisation des autocontrôles fait partie de la mise en conformité. Cela nous aidera à revoir nos schémas thérapeutiques. Quant aux guides de bonnes pratiques, ils sont nécessaires à la maîtrise collective des risques. »

Les enjeux relatifs à la gestion des résidus et aux antibiorésistances sont liés. « En effet, des taux aussi faibles que 25 % des concentrations minimales inhibitrices (CMI) produisent des effets sur les bactéries, ce qui pourrait théoriquement avoir un impact sur la flore digestive dite de barrière », précise Claude Petit. Certains travaux scientifiques suggèrent que les résidus pourraient induire des antibiorésistances. « Il est toutefois fort improbable qu’au seuil des LMR, ils puissent entraîner des résistances », poursuit notre confrère. Les plans de surveillance français montrent que le taux de positivité des viandes aux résidus d’antibiotiques varie de 0 à 0,5 % selon l’espèce.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005, pp. 48-49.

  • (2) Il s’agit d’un test de recherche d’antibiotiques en quatre heures sur du jus de viande (distribué par Virbac).

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