Le plus grand lion de mer parvient difficilement à se nourrir - La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1210 du 21/01/2006

Conséquence de la surpêche

Formation continue

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Alain Zecchini

Le lion de mer de Steller, l’un des plus grands pinnipèdes de l’hémisphère boréal, est au centre d’une controverse qui réunit trois acteurs aux Etats-Unis : le monde de la conservation, les politiques, l’industrie de la pêche. Après des décennies d’exploitation (nourriture pour l’élevage des visons et conserves pour l’armée), ses effectifs avaient pu remonter dans le Pacifique nord. Mais en 1990, constatation est faite qu’ils ont chuté au large de la côte ouest de l’Alaska (mer de Béring, îles Aléoutiennes). Selon la majorité des biologistes, le coupable serait la pêche, qui priverait cet animal de ses ressources en poissons, notamment le colin de l’Alaska(1). En 1990, son statut devient « menacé » dans la législation américaine, puis « en danger » en 1997.

L’industrie de la pêche trouve un allié puissant, le sénateur de l’Alaska, Ted Stevens, qui exerce des pressions sur les autorités fédérales pour temporiser. Le National Marine Fisheries Service (NMFS), responsable du dossier, obtient du gouvernement des budgets de plus en plus importants pour faire effectuer des études sur la biologie et l’écologie du lion de mer de Steller, mais non sur sa dynamique de population et sur les causes de sa déplétion. D’un million de dollars en 2001, ces budgets totalisent actuellement la somme colossale de 120 millions de dollars… Une suggestion pertinente finit néanmoins par être avalisée par le NMFS : instituer des zones de non-pêche, et les comparer à celles de pêche, pour savoir si le lion de mer de Steller est affecté par les prises de poissons. Mais jusqu’à présent, l’industrie halieutique a réussi à repousser toute mise en œuvre de cette suggestion, même si cette étude indépendante a conclu que dans un secteur des Aléoutiennes, la réduction de la population ne pouvait s’expliquer que par l’effort de pêche.

Aucune solution ne semble actuellement envisageable, et les positions auraient plutôt tendance à se crisper. Le budget fédéral pour 2006 accorde 10 millions de dollars supplémentaires au NMFS pour les recherches sur le lion de mer. Une organisation non gouvernementale, la Humane Society of the United States, a déclenché une procédure en justice contre le NMFS, l’accusant d’avoir commandité des études nuisibles à cet animal, et violant son statut de protection.

  • (1) R. Dalton : « Is this any way to save a species ? », Nature, 7/7/2005.

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