La pêche des requins est interdite dans le Pacifique

L’interdiction de la pêche des requins pour leurs ailerons a été adoptée par les quinze pays membres de la Commission interaméricaine du thon tropical (IATTC) cette année. Cette décision est importante, car ce sont dans les zones du Pacifique exploitées pour le thon que les captures de requins sont les plus fréquentes. Et plus largement, tous les océans du monde sont concernés. Chaque année, plusieurs dizaines de millions de squales sont ainsi tués. A l’automne 2004, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) avait émis une première interdiction ; mais avec une portée plus réduite, car la pêche du thon en Atlantique est moins soutenue que dans le Pacifique.

Pour être pleinement effectives, ces deux interdictions doivent être relayées par des plans d’action pour la conservation des requins, émis par les pays pêcheurs. A l’heure actuelle, peu d’entre eux s’y sont résolus. Cent quarante pays au moins commercialisent des produits issus des requins : ces poissons sont aussi pêchés pour leur chair, leur cartilage, leurs dents, leur huile, etc. En outre, plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de milliers d’individus sont capturés accidentellement dans les chaluts tous les ans. Le bilan est donc sombre pour cette famille dont de nombreuses populations et espèces sont engagées sur la voie de l’extinction.

Les mesures décrétées par l’ICCAT et l’IATTC sont justifiées. Comme l’est le classement récent en annexe II de la CITES (commerce international réglementé) du grand requin blanc, du requin baleine et du requin pèlerin, particulièrement affectés par l’exploitation humaine.