Le vaccin contre l’artérite virale équine passe de l’ATU à l’AMM

Fort-Dodge vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour son vaccin inactivé Artervac® contre l’artérite virale des équidés. Ce vaccin est déjà bien connu de ses principaux utilisateurs puisqu’il bénéficiait, depuis 2001, d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) permettant la vaccination d’une centaine d’étalons reproducteurs chaque année, notamment ceux des Haras nationaux.

Connue de longue date, l’artérite virale a provoqué en 1984 une grave épizootie aux Etats-Unis, au sein d’une quarantaine d’élevages de pur-sang dans le Kentucky. Cet épisode s’est traduit par de nombreux avortements et de la mortinatalité chez les poulains. Depuis 1986, des foyers sont aussi diagnostiqués en France, ce qui justifie un dépistage sérologique systématique des étalons et des juments reproductrices. Les étalons constituent en effet le réservoir du virus et sont la cible principale du vaccin. Porteurs sains, ils disséminent le virus au moment des saillies. Les signes cliniques ne sont pas systématiques. Ils évoquent d’abord une fièvre (hyperthermie, abattement, perte d’appétit), puis des symptômes respiratoires (conjonctivite, jetage, etc.). Si une jument est contaminée pendant la gestation, elle avorte dans 50 à 70 % des cas. La contamination a alors lieu par voie respiratoire, par exemple au contact d’une autre jument asymptomatique contaminée par un étalon depuis quelques jours.

Les mesures sanitaires appliquées en France consistent à dépister, via une analyse sérologique, les étalons et les juments avant la saison de monte. Les étalons séropositifs valablement vaccinés ne sont pas soumis au contrôle virologique du sperme. Les juments subissent deux contrôles sérologiques espacés d’au moins quatorze jours avant leur arrivée en station de monte pour la saillie. Deux contrôles séronégatifs ou séropositifs sont acceptés à partir du moment où il n’y a pas de séroconversion (supérieure ou égale à deux dilutions) entre les deux.

Selon sa notice officielle, Artervac® est indiqué pour les chevaux et les poneys âgés de plus de neuf mois, afin de « réduire les signes cliniques et l’excrétion virale dans les sécrétions nasales après l’infection ». La souche vaccinale inactivée est issue de la souche Bucyrus, souche de référence isolée au cours d’avortements épizootiques. L’efficacité du vaccin a été démontrée par des épreuves virulentes. Le protocole de vaccination comprend deux injections espacées de trois à six semaines, puis des rappels tous les six mois.

Le vaccin a déjà fait preuve de son efficacité sur le terrain en France, en Europe et aux Etats-Unis. Dans l’Hexagone (comme au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne), aucun équidé vacciné n’est devenu excréteur du virus. La vaccination des étalons permet alors d’apporter une garantie supplémentaire vis-à-vis de la contamination des juments. Sa généralisation n’est pourtant pas encouragée par les mesures sanitaires en vigueur, qui favorisent un dépistage systématique sérologique des reproducteurs.