Les bovins allaitant âgés de plus de trois ans sont les témoins de l’infection virale du troupeau - La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005

Diarrhée virale bovine (BVD)

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Une sérologie de mélange permet de discriminer la séroprévalence d’un lot inférieure ou supérieure à 30 %.

Pour mettre en œuvre la maîtrise clinique et épidémiologique du complexe diarrhée virale bovine-maladie des muqueuses, il est essentiel de définir les profils infectieux des troupeaux au regard du virus de la diarrhée virale bovine (BVD), de diagnostiquer sa circulation, son ancienneté, et de prédire ainsi à moindre coût la présence des animaux excréteurs tels que les infectés permanents immunotolérants (IPI).

Lors de la Journée bovine nantaise du 6 octobre dernier, notre confrère Rémy Vermesse (1) a présenté une étude qui vise à déterminer les indicateurs les plus pertinents pour diagnostiquer les profils infectieux des troupeaux allaitants, à l’instar de ce qui existe en production laitière. Il s’agit de savoir si le statut d’une catégorie de bovins peut servir d’indicateur sur la situation du cheptel par rapport à la BVD et si les résultats des sérologies de mélange de ce lot d’animaux sont reliés à un ou plusieurs profils infectieux.

La sérologie de mélange de vingt sérums est corrélée à la séroprévalence intramélange

Dans un premier temps, la persistance de la séropositivité individuelle de vingt-six cheptels allaitants a été étudiée. A l’échelle de trois ans (de 2002 à 2005), les résultats séropositifs sont constants. La stabilité est significativement plus faible pour les résultats Elisa faiblement positifs (+) et fortement positifs (+++, soit un taux d’inhibition supérieur à 80 %, p < 0,05).

Le résultat sérologique d’un mélange de vingt sérums est bien corrélé à la séroprévalence intramélange, ce qui n’est pas le cas avec cinq sérums. En effet, un seul résultat positif suffit à faire augmenter fortement le pourcentage d’inhibition.

Par ailleurs, il n’y a pas de corrélation entre le résultat sérologique d’un mélange de vingt sérums réalisé au hasard et la séroprévalence du cheptel (résultats 2005).

Les génisses de trois ans sont les sentinelles d’une forte circulation virale dans le troupeau

Si la valeur prédictive positive (2) (VPP) des analyses sérologiques des génisses de première année dans les élevages à forte circulation virale est bonne, la valeur prédictive négative (3) (VPN) est mauvaise. En effet, dans le troupeau où deux IPI ont été dépistés, les génisses de première année étaient séronégatives. Elles ne permettent donc pas de discriminer les profils infectieux du troupeau.

D’autre part, les résultats de mélanges de cinq et vingt sérums de génisses de première année ne sont pas liés à la séroprévalence du cheptel. Ce type de bovins n’est dont pas pertinent pour prédire la circulation du virus au sein d’un troupeau.

La catégorie “génisses de deuxième année” n’a pu être étudiée. Des perspectives intéressantes sont apportées par celles de troisième année. En effet, au-delà d’une séroprévalence de 55 % dans le cheptel, la leur dépasse 60 % (voir figure 1). Si la classe d’âge est étendue aux bovins de plus de trois ans (soit les génisses de troisième année et les vaches), la séroprévalence du troupeau en 2005 est corrélée aux résultats sérologiques de mélange de vingt sérums de cette catégorie (voir figure 2). Les animaux de trois ans et plus semblent donc être les meilleures sentinelles.

Une sérologie de mélange de vingt sérums réalisé au hasard parmi l’ensemble des plus de trois ans permet de distinguer les élevages dont la séroprévalence est inférieure ou supérieure à 30 %. La VPP est égale à 81 % (39 sur 48) et la VPN à 80 % (37 sur 46). En raison de la saturation du kit Elisa, elle ne permet pas de différencier les élevages à séroprévalence moyenne de ceux où elle est élevée.

Selon Rémy Vermesse, un dépistage organisé nécessite de faire appel à plusieurs techniques d’analyses (4).

  • (1) Vétérinaire du Groupement de défense sanitaire du Cher.

  • (2) Valeur prédictive positive d’un diagnostic positif : probabilité qu’un animal déclaré infecté le soit réellement.

  • (3) Valeur prédictive négative : probabilité qu’un animal déclaré négatif le soit réellement.

  • (4) Ce travail fait l’objet d’une thèse : « Epidémiologie descriptive de la diarrhée virale bovine (BVD) en cheptel allaitant dans le Cher », Benjamin Sautereau, ENV de Nantes, 2005.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr