Les agents pathogènes émergents et “anciens” sont autant concernés par la recherche en reproduction - La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005

Filière porcine. Journées de l’AFMVP

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Leptospires, circovirus porcin de type 2 ou encore parvovirose ont été abordés pendant ces journées.

Les troubles de la reproduction d’origine infectieuse ont été l’un des deux thèmes abordés lors des journées de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP), organisées du 30 novembre au 2 décembre dernier à Maisons-Alfort (1).

Une étude de l’Institut technique du porc (ITP), présentée par Sylviane Boulot, conclut que la prévalence des avortements est restée stable durant les cinq dernières années en France. En revanche, le nombre d’élevages concernés augmente. La scientifique précise toutefois que ces travaux ne permettent pas de valider l’hypothèse d’un poids croissant du volet sanitaire, car ils ne prennent pas en considération les facteurs de risque liés à la conduite d’élevage. Quoi qu’il en soit, plusieurs agents pathogènes jouent un rôle dans la pathologie de la reproduction porcine.

L’implication des leptospires dans les problèmes de reproduction en France divise toujours les confrères et consœurs. Geneviève André-Fontaine fait partie de ceux qui sont convaincus de leur rôle dans les problèmes d’infertilité, d’avortement et de mortinatalité. Selon elle, la rareté des titres sérologiques élevés (supérieurs à 800) est due à la réalisation des contrôles au moment de la première échographie, soit quatre semaines après l’insémination artificielle. Or à ce stade, la réponse immunitaire et le taux d’anticorps sont encore particulièrement faibles. Notre consœur estime que, sur la base de l’analyse sérologique et en présence d’une forte suspicion, le diagnostic peut être complété par une PCR (polymerase chain reaction). En pratique, ce test peut toutefois se révéler négatif : soit le prélèvement est chronologiquement mal choisi par rapport à l’infection, soit un traitement antibiotique fausse le résultat. Par ailleurs, Geneviève André-Fontaine souligne que les analyses réalisées de 2000 à 2004 montrent une augmentation régulière de la prévalence du sérotype Icterohaemorhagiae durant cette période et une importance du sérotype Australis depuis deux ans. Notre confrère italien Marco Terreni explique pour sa part que les problèmes rencontrés dans son pays viennent principalement des sérotypes Pomona et Australis. 10 % des élevages italiens pratiquent la vaccination contre la leptospirose. Chaque année, les truies reçoivent quatre traitements à base de tétracycline pour lutter contre les leptospires.

Quelles sont les interactions entre le PCV2 et le parvovirus porcin ?

Notre confrère Nicolas Rose a présenté les travaux de l’Afssa de Ploufragan sur le rôle du circovirus porcin de type 2 (PCV2, responsable de la maladie d’amaigrissement du porcelet) dans les troubles de la reproduction. Ces travaux montrent notamment que l’inoculation intra-utérine du virus présente les conséquences les plus significatives en termes de reproduction. Des porcelets momifiés et mort-nés présentant des lésions de myocardite sont alors observés. Par ailleurs, les travaux mettent en évidence un effet protecteur de la vaccination contre la parvovirose vis-à-vis de l’infection par le PCV2. A ce stade, il s’agit d’un constat. Nicolas Rose pourra en dire plus lors des prochaines Journées de la recherche porcine, une fois cette exploration finalisée.

Pour sa part, notre confrère belge Hans Nauwynck a confirmé la cible cardiaque du virus PCV2 chez les porcelets, suivie du foie, de la rate et des poumons. Il a aussi insisté sur le rôle protecteur de la zone pellucide des cellules embryonnaires, domaine dans lequel d’autres travaux sont en cours.

Notre confrère Luc Mieli a exposé les outils diagnostiques de la parvovirose, également impliquée dans les troubles de la reproduction. Il a rappelé que le poumon de fœtus momifié âgé de moins de 70 jours est le meilleur tissu pour rechercher l’antigène viral. Au-delà, du fait de l’acquisition de l’immunocompétence, le virus est complexé par les anticorps. L’inhibition de l’hémagglutination est la technique la plus utilisée pour la recherche d’anticorps. Pour les fœtus, elle est à mettre en œuvre sur ceux de plus de 70 jours. Notre confrère remarque qu’une chute de l’incidence des diagnostics d’atteinte fœtale par le parvovirus est observée au laboratoire d’analyses des Côtes-d’Armor depuis 1997. L’une des hypothèses retenues pour expliquer ce déclin est la mise en évidence du rôle du circovirus dans la pathologie de la reproduction.

Outre ces agents pathogènes fréquemment évoqués, notre confrère Philippe Leneveu a abordé les infections bactériennes susceptibles d’être rencontrées et le contexte dans lequel il faut les envisager dans une démarche clinique. Face à des troubles de la reproduction en élevage de plein air, il convient de considérer systématiquement la brucellose comme une hypothèse recevable. Le rouget, largement présent dans les élevages et parfois oublié, peut tout à fait induire des troubles de la reproduction. Il est donc à envisager en cas de défaut de vaccination. Par ailleurs, au-delà de l’impact des cystites, il convient de songer aux colibacilles en cas d’avortements sporadiques au cours de la gestation. La conduite d’élevage, l’hygiène, l’insémination postovulatoire, par exemple, peuvent être une source d’infections bactériennes non spécifiques.

Françoise Martinat-Botté a conclu les interventions par une synthèse sur la cryoconservation et le transfert des embryons. Le développement de cette technique, déjà bien implantée aux Etats-Unis et au Canada, facilitera les échanges génétiques avec une bonne garantie sanitaire.

  • (1) L’autre thème, « hygiène et biosécurité », sera traité ultérieurement.

  • (2) Thèse sur « l’estimation de la qualité immune du colostrum de truie en élevage ».

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