La buiatrie soulève de nouvelles questions sur le virus de la diarrhée bovine

Les capacités de reproduction du taureau, la métaphylaxie, les rôles de l’alimentation sur la mise à la reproduction, les problèmes de diarrhée virale bovine (BVD) et les affections mammaires à staphylocoques coagulase négative ont été les principaux sujets abordés lors des Journées européennes de la Société française de buiatrie (SFB). Elles ont rassemblé près de deux cent cinquante participants les 22 et 23 novembre derniers dans les salons de l’Aveyron, à Paris.

Le congrès a débuté par un rappel de l’anatomie et de la physiologie de l’appareil génital du bovin mâle, présenté par notre confrère Olivier Gérard. L’évaluation des capacités reproductrices, l’infertilité, la visite d’achat et la chirurgie génitale du taureau ont ensuite été abordées. De grandes précautions doivent être prises vis-à-vis du virus de la BVD. En effet, certains animaux peuvent le véhiculer pendant une période plus ou moins longue dans leur semence, sans être des infectés permanents immuno-tolérants (IPI).

La matinée s’est poursuivie avec deux présentations sur l’alimentation des vaches allaitantes lors de la mise à la reproduction, avant de s’achever par un exposé sur le colostrum et l’optimisation du transfert d’immunité passive. Au final, l’alimentation ne semble pas influer sur la quantité d’immunoglobulines présentes dans le colostrum.

Des anticorps spécifiques anti-NS_2/3 retrouvés chez cinq broutards IPI

Après deux présentations sur la métaphylaxie en élevage, le thème de la BVD a été abordé. La prévalence de l’infection varie en Europe, de même que les stratégies de lutte mises en œuvre. Ainsi, l’Allemagne privilégie la double vaccination systémique (avec un vaccin inactivé et quatre semaines plus tard un vaccin vivant), les pays scandinaves préfèrent les mesures sanitaires, etc. En France, un fichier des animaux garantis non IPI a été mis en place par les Groupements de défense sanitaire (GDS) bretons, suivis peu après par d’autres départements. Il permet d’attribuer à chaque animal concerné une garantie non IPI valable tout au long de sa vie, à partir des informations obtenues dans la gestion du plan de maîtrise. Notre confrère Hervé Navetat a soulevé un nouveau problème en décrivant une infection dans un cheptel de sa clientèle. Des anticorps spécifiques anti-NS_2/3 ont été retrouvés chez cinq broutards IPI, alors que les animaux immunotolérants ne produisent pas d’anticorps habituellement.

Par ailleurs, deux présentations ont abordé respectivement le diagnostic de la cétose subclinique et les nouvelles perspectives utilisables dans l’évaluation du fonctionnement ruminal.

Le thème des infections mammaires à staphylocoques coagulase négative a également fait l’objet d’exposés. Ces germes, responsables de mammites subcliniques, semblent particulièrement fréquents en élevage. Leur prévalence est généralement forte avant le vêlage et décroît en début de lactation. Les primipares semblent davantage touchées. Mais leur importance reste encore mal documentée et l’intérêt économique d’une lutte ciblée contre ces infections reste à confirmer.

La journée s’est achevée par une présentation du diagnostic de la fièvre Q en élevage laitier. La PCR (polymerase chain reaction) semble la méthode de choix. Dans le cadre du diagnostic d’avortement, elle doit être réalisée sur le placenta de la vache qui a avorté.

Ces journées européennes ont par ailleurs permis d’annoncer le 24^e congrès mondial de buiatrie qui se déroulera à Nice (Alpes-Maritimes) du 15 au 19 octobre 2006⁽¹⁾.

• (1) Des informations sont disponibles sur le site www.wbc2006.com