Comment gérer les congés payés et les jours fériés ? - La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1204 du 03/12/2005

Droit du travail

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Sophie Czuwak

L’ouverture des droits aux congés payés et la fixation des jours d’absence obéissent à des règles précises, tant pour l’employeur que pour le salarié.

1 ANNÉE De RÉfÉRENCE

Les jours travaillés ouvrent droit à des congés payés. Ils sont décomptés sur une année de référence qui débute le 1er juin de l’année n et se termine le 31 mai de l’année n + 1. Un mois travaillé chez le même employeur au cours de l’année de référence donne droit à des congés payés. Quatre semaines, ou vingt-quatre jours de travail, sont assimilés à un mois de travail, effectué de façon continue ou discontinue durant l’année de référence. Cette notion est importante. Ainsi, un salarié qui a travaillé un mois, mais du 17 mai au 17 juin de la même année, n’a droit à aucun jour de congé.

2 CALCUL DES CONGéS PAYÉS

Pour chaque mois travaillé, le salarié acquiert deux jours et demi de repos. La limite est de trente jours ouvrables dans l’année. Aux termes de l’année de référence, le nombre de jours ouvrables doit être entier. Dans le cas contraire, il est arrondi au nombre entier supérieur. En cas de temps partiel, les modalités de calcul sont les mêmes, en application du principe d’égalité de traitement avec les salariés à temps complet (le salarié à mi-temps acquiert également deux jours et demi de congés après un mois de travail).

3 FIXATION DE LA PÉRIODE DES CONGÉS

C’est l’employeur qui fixe la période des congés. Cette dernière s’échelonne normalement entre le 1er mai et le 31 octobre. Deux mois avant son ouverture, les employés doivent être informés des dates de début et de fin. La date de départ ne peut plus être modifiée dans le mois qui précède la date initialement fixée. Pendant cette période, les salariés peuvent demander à bénéficier de leurs congés payés et l’employeur peut décider la fermeture de l’unité de travail pour un temps déterminé. Dans ce cas, les congés pris au cours de cette fermeture le sont au titre des congés annuels et l’employeur doit avoir informé les salariés de cette fermeture dans les deux mois précédant la date d’ouverture de la période des congés. Il est parfois d’usage de fixer la 5e semaine de congés payés à la fin de l’année civile.

4 FRACTIONNEMENT DES CONGÉS

La période de congés est de fait fractionnée, car le salarié ne peut cumuler plus de vingt-quatre jours en une fois. Les congés fractionnés pendant la période légale n’ouvrent droit à aucun jour supplémentaire. Mais le salarié qui prend des jours en dehors de cette période, soit entre le 1er novembre et le 31 avril, en bénéficie : un jour s’il prend entre trois et cinq jours de congés, deux s’il prend au moins six jours. Si la demande de congés hors de la période légale vient du salarié, l’employeur peut lui demander de renoncer aux jours supplémentaires.

5 JOURS FÉRIÉS

Les jours fériés chômés ne sont indemnisés que s’il en résulte une perte de salaire. Ces jours sont le 1er janvier, le lundi de Pâques, les 1er et 8 mai, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, le 14 juillet, le 15 août, les 1er et 11 novembre et le jour de Noël. Le lundi de Pentecôte reste un jour férié et peut être travaillé au titre de la journée de solidarité. Seul le 1er mai est un jour férié et chômé. Il n’est pas illégal de travailler les jours fériés, sauf le 1er mai. Si le salarié refuse de travailler pendant un jour férié non chômé, cela constitue une absence irrégulière pouvant générer une retenue sur salaire. Si un jour férié tombe pendant la période des congés et s’il ne s’agit pas d’un jour habituellement travaillé dans l’entreprise, il donne droit à un jour de congé supplémentaire.

6 RUPTURE DU CONTRAT ET CONGÉS PAYÉS

Si le salarié quitte son employeur avant d’avoir pu bénéficier de la totalité de ses congés, il a droit à une indemnité compensatrice. Il faut toutefois qu’il ait travaillé au moins un mois au cours de l’année de référence. Cette indemnité compensatrice n’est pas due en cas de licenciement pour faute lourde.

Deux questions récurrentes

• « Le cabinet dans lequel je travaille ferme une semaine à Noël, mais j’ai épuisé mes jours de congés payés. Dois-je prendre des congés sans solde ? »

Si la période de fermeture est supérieure à la durée des congés légaux restant à l’employé, l’employeur est tenu de verser une somme égale à l’indemnité de congés payés dans la mesure où il ne remplit pas son obligation de fournir du travail à ses employés. Si la période de fermeture ne dépasse pas la durée légale, seuls les salariés en CDD peuvent recevoir une indemnisation (allocation de chômage partiel) s’ils ne remplissent pas les conditions pour bénéficier de la totalité des congés payés, ainsi que les salariés dont le temps de travail effectif ne leur permettait pas d’acquérir la totalité des congés.

• « La quantité de travail fournie par mon employeur ne me permet pas de prendre mes jours de congé. Est-ce normal ? »

Le salarié dans l’impossibilité de bénéficier de ses jours de congés à cause de son employeur subit un préjudice et doit être indemnisé. Il doit percevoir un salaire correspondant à des jours travaillés et une indemnité supplémentaire au titre de la réparation de ce préjudice, mais en aucun cas des indemnités de congés payés, puisqu’il n’en a pas pris. En outre, l’employeur qui ne permet pas au salarié de prendre ses congés s’expose à une amende pénale (contravention au Code du travail de 1 500 €, doublée en cas de récidive).

CONSEILS PRATIQUES

Congés par anticipation. Depuis une loi du 19 janvier 2000, les congés payés peuvent être pris dès l’ouverture des droits, c’est-à-dire dès que l’employé a exécuté un mois de travail effectif. Il n’est plus nécessaire d’attendre l’échéance de la période de référence (31 mai). Bien entendu, il faut que l’employeur soit d’accord. Le salarié peut même bénéficier de jours supplémentaires au titre du fractionnement des congés pris en dehors de la période légale.

Congés payés et CDD. Le salarié embauché en contrat à durée déterminée (CDD) acquiert des jours de congés payés dans les mêmes conditions que celui en contrat à durée indéterminée (CDI). Lors d’arrêt du CDD avant son terme, le salarié a droit à des indemnités compensatrices s’il n’a pu bénéficier de la totalité de ses congés payés. Si cette cessation a lieu au cours de la période d’essai, le salarié perçoit également une indemnité compensatrice calculée au prorata de la durée de travail effectif.

Congés légaux supplémentaires. Les mères de famille bénéficient de congés supplémentaires, à raison de deux jours par enfant à charge. L’enfant à charge, qui n’est pas nécessairement l’enfant biologique de la mère, doit être âgé de moins de seize ans. Ainsi, à l’issue de la période de référence, une mère de famille ayant trois enfants à charge a acquis trente-six jours de congés payés. De même, les travailleurs de moins de vingt et un ans doivent, dans tous les cas, bénéficier de trente jours de congés, indépendamment du temps de travail au cours de l’année de référence. Concernant les salariés anciens ou âgés, un accord collectif est nécessaire pour qu’ils bénéficient de jours supplémentaires.

Temps de travail effectif. Les lois sont assez abondantes sur ce sujet. Par exemple, le congé de maternité est considéré comme un temps de travail effectif. Ainsi, pendant son repos, la femme continue de cumuler des jours de congés payés. Il en est de même pour le repos compensateur accordé pour heures supplémentaires, les jours de repos acquis au titre de la réduction du temps de travail, les congés accordés en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, les jours au cours desquels le salarié a été rappelé ou maintenu sous les drapeaux et les jours de congés annuels acquis lors de la précédente année et pris l’année suivante.

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