La qualité des vaccins et de la vaccination est primordiale pour éviter la diffusion du virus - La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005

Grippe aviaire. Position de l’OIE sur la vaccination en Chine

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

A la mi-novembre, la Chine a annoncé à la communauté internationale sa volonté de vacciner les volailles pour lutter contre la progression de l’épizootie chez les animaux. Depuis le début du mois, les autorités chinoises ont en effet – officiellement – déclaré dix-sept foyers aux quatre coins du pays, soit vingt et un depuis le début de l’année.

Cinq milliards de volailles seraient concernées par cette décision de mettre en œuvre la vaccination. Pour les représentants de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), cette volonté est louable. « La vaccination du cheptel avicole est recommandée lorsque la maladie est endémique, comme c’est le cas dans plusieurs pays du Sud-Est asiatique », explique Jean-Luc Angot, directeur adjoint de l’organisation. La décision est toutefois bien tardive. « Dès le début de l’année 2004, l’OIE et la Food and Agriculture Organisation (FAO) ont préconisé la vaccination des volailles dans les pays les plus touchés (comme le Viêtnam et l’Indonésie), pour réduire la pression globale du virus, mais aussi pour faire face à l’incapacité de ces pays à combattre le virus H5N1 par le seul abattage. Ces recommandations n’ont pas été suivies. De nombreux experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’étaient pas favorables à la vaccination », a déclaré Bernard Vallat, directeur de l’OIE. Quoi qu’il en soit, il semble que la Chine veut faire (enfin ?) preuve de “transparence” vis-à-vis du contrôle de la maladie, ce qui n’était pas le cas il y a deux ans. Si elle entend vacciner ses volailles (avec un virus inactivé contenant l’hémagglutinine H5 du virus asiatique), « il lui faudra d’abord déterminer des priorités, car il est impossible de vacciner cinq milliards de volailles d’un seul coup », souligne Jean-Luc Angot. « Il est surtout recommandé aux autorités chinoises d’utiliser des vaccins soumis à des tests de qualité et d’innocuité (c’est-à-dire qui ne transmettent pas le virus), de conserver les vaccins à basse température, de veiller aux bonnes conditions d’administration et à la protection des personnes chargées de la vaccination, avec des masques notamment. Un vaccin mal préparé peut contribuer à diffuser le virus », prévient notre confrère. « Nous recommandons d’éviter la précipitation, de déterminer des priorités en vaccinant d’abord autour des foyers d’infection. Il convient absolument de ne pas vacciner les volailles infectées, afin de ne pas dissimuler le virus. Il faut aussi assurer un réseau de transport des vaccins », ajoute-t-il. Ce plan de vaccination sera autofinancé, malgré le coût énorme que cela représente.

La vaccination massive en Chine risque de compromettre la protection ailleurs

Les autorités vétérinaires internationales craignent par ailleurs que la mobilisation des capacités de production de vaccins aviaires en Chine compromette la protection des élevages en Afrique (continent potentiellement contaminé par les oiseaux migrateurs). « Nous savons dès à présent que les pays africains concernés ne seront pas en mesure d’agir pour endiguer la maladie avec les moyens classiques d’abattage des volailles dans les foyers infectés, en raison notamment du piteux état des réseaux de détection, explique Jean-Luc Angot. Plutôt que de détruire des volailles essentielles à l’alimentation de nombreux petits éleveurs, peut-être faudra-t-il procéder à des vaccinations de masse dans les zones concernées. Pour cela, nous pensions pouvoir utiliser la capacité de production de la Chine, unique au monde (plus de 100 millions de doses de vaccin aviaire mensuelles). Mais si elle est totalement mobilisée par les autorités chinoises, cela peut se révéler gênant. »

Par ailleurs, le Viêtnam qui avait entrepris de vacciner 60 % du cheptel aviaire dès septembre dernier (taux pouvant paraître insuffisant) a décidé d’arrêter, faute de vaccins disponibles en nombre suffisant. Cela aura-t-il un effet sur les pays voisins qui, eux, se lanceront dans une campagne de vaccination ?

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