L’efficacité de la vaccination tous les trois ans est prouvée par épreuve virulente

Après une primovaccination classique suivie d’un rappel à l’âge d’un an, des rappels tous les trois ans assureraient une protection satisfaisante. Plusieurs associations ont plaidé pour ces nouveaux protocoles outre-Atlantique. Toutefois, jusqu’à récemment, les intervalles de trois ans préconisés n’étaient fondés que sur des études des titres sérologiques chez les animaux vaccinés. Or les titres sériques ne traduisent qu’une réaction immunologique de l’organisme à l’antigène vaccinal, mais ils ne démontrent pas la protection réelle. Les protocoles vaccinaux déduits de ces travaux restaient donc critiquables et, a minima, moins fiables queceux fondés sur des épreuves virulentes, qui servent notamment de base aux dossiers d’autorisations de mise sur le marché (AMM) européens.

Prouvé pour les vaccins “Core” chez le chien, en cours d’évaluation chez le chat

De nouveaux travaux prouvent désormais l’efficacité de ces protocoles anglo-saxons. Le professeur Ronald Schultz, de l’université de Madison (Wisconsin, Etats-Unis), a en effet réalisé des épreuves virulentes chez des animaux vaccinés selon ce protocole, puis isolés de toute contamination pendant trois ans⁽¹⁾. Il a montré une protection d’au moins trois ans pour les valences Carré, hépatite et parvovirose chez le chien. Les résultats chez le chat sont encore incomplets.

Deux fabricants commercialisent actuellement des vaccins canins Carré/hépatite/parvovirose avec des durées d’immunité de trois ans (après primovaccination et rappel à l’âge d’un an) fondées sur des épreuves virulentes : Fort Dodge, avec Duramune® Adult⁽²⁾, et Intervet, avec Continuum® aux Etats-Unis et Nobivac® DAPPi validé par une AMM britannique…

D’autres fabricants, notamment Merial et Pfizer, proposent également des rappels plus espacés outre-Atlantique, mais seulement d’après des titrages sérologiques.

Toutefois, pour un même nom déposé, les vaccins peuvent présenter des différences de formulation selon les pays. Et rien ne prouve que le Nobivac® DAPPi français possède les mêmes propriétés que celui commercialisé au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Tous les protocoles des vaccins canins actuellement commercialisés en France incluent des rappels annuels.

• (1) T.C. Gore et coll. : « Three-year duration of immunity in dogs following vaccination against canine adenovirus type-1, canine parvovirus, and canine ditemper virus », Vet. Ther., 2005, vol. 6, n° 1, pp. 5-14.

• (2) www.dvmnewsmagazine.com/dvm/data/articlestandard/dvm/202004/95386/article.pdf