Résorption spontanée de cataracte
Formation continue
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Gwenaël Outters
Ce phénomène, rare et imprévisible, ne constitue pas une alternative à la chirurgie.
Un cocker spaniel âgé de dix ans, souffrant de diabète sucré et présentant une cataracte bilatérale immature associée à une iridocyclite, est présenté en consultation. Les pupilles sont en mydriase, aréactives à la lumière à cause de synéchies postérieures. La pression oculaire est normale et l’examen de la rétine est impossible. Du diclofénac (anti-inflammatoire non stéroïdien à la dose d’une goutte trois fois par jour) et de l’atropine à 1 % (une goutte trois fois par jour) sont alors prescrits en collyre.
Trois mois plus tard, la cataracte est mature et complète. Les réflexes à la menace sont alors négatifs. Au bout de quatre mois, les réflexes sont de nouveau positifs, pour l’œil droit uniquement, et la cataracte a nettement régressé. Six mois plus tard, la cataracte a continué de se résorber. Elle est uniquement présente au niveau du noyau du cristallin. Aucune amélioration n’est notée pour l’œil gauche. La pression intraoculaire est passée de 7 à 12 mm Hg sur l’œil droit et de 5 à 15 sur le gauche.
Onze mois plus tard, la résorption est évidente. Seule persiste une légère opacification du noyau du cristallin. La rétine est totalement visible à l’ophtalmoscope.
Ce type de résorption spontanée de cataracte a déjà été rapporté, essentiellement chez des jeunes chiens atteints de cataracte héréditaire.
Les caniches toys et miniatures, ainsi que les cockers seraient davantage sujets à cette résorption. Ces races sont par ailleurs plus touchées par les tares oculaires. La résorption serait l’œuvre d’enzymes dégénératives qui traversent la capsule cristallinienne intacte, provoquant une réduction du volume du cristallin caractérisée par la formation d’ondulation à sa surface. Elle s’accompagne fréquemment d’une uvéite secondaire à la fuite de protéines solubles (a-cristalline) à travers la capsule intacte. Chez le chien âgé, cette résorption semble moins complète que chez le jeune.
Bien que certaines cataractes se résorbent spontanément, ce phénomène éventuel ne peut être considéré comme une alternative à la chirurgie, surtout chez l’animal âgé, d’autant que le processus s’accompagne souvent d’une iridocyclite difficilement maîtrisable médicalement, de glaucome ou de phtisie du globe (dégénérescence fibreuse du globe oculaire). Il s’agit d’un phénomène aléatoire et imprévisible.
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