« Un tri rigoureux des déchets de soins est recommandé » - La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005

Yves Content, praticien et administrateur de la CIAF

À la une

Auteur(s) : Marine Neveux

La Semaine Vétérinaire : Comment la Compagnie d’incinération des animaux familiers (CIAF) organise-t-elle la collecte des déchets sur un plan pratique ?

Yves Content : Elle gère deux types de déchets : les déchets d’activité de soins à risque infectieux (Dasri) et les produits chimiques (médicaments non utilisés, fixateurs, révélateurs, films radiographiques). Leur collecte peut être couplée ou non à celle des cadavres. Une fois collectés, les différents types de déchets sont regroupés sur nos sites, puis dirigés vers des entreprises dédiées à leur traitement. Nous couvrons une bonne partie du territoire national, sauf la région Paca et une petite zone de la région Centre, en raison de contraintes logistiques.

En premier lieu, une convention est établie avec chaque producteur : elle ne fixe pas de rythme de passage a priori, mais les confrères nous signalent quand leurs collecteurs sont pleins. Néanmoins, pour les Dasri, des mesures réglementaires imposent des délais d’enlèvement. Ils sont par exemple au moins trimestriels lorsque les Dasri produits sont d’un volume inférieur à 5 kg par mois. Nous projetons donc de mettre en place un système de relance pour aider les praticiens à bien gérer cette contingence.

Sur un plan pratique, nous fournissons des collecteurs normalisés pour les Dasri et des fûts pour les produits chimiques. Chaque container est individuellement identifié par un code à barres, ce qui permet une traçabilité sécurisée et apporte une garantie d’exécution tout en fiabilisant la gestion des opérations.

Lors de chaque collecte, le technicien édite un bon de prise en charge qui dresse l’inventaire de tout ce qui est enlevé ou déposé : la facturation est ensuite établie sur la base de ces informations. Nous adressons aux confrères un récapitulatif annuel, comme l’exige la réglementation, leur permettant d’établir le suivi complet de chaque élimination.

S. V. : Les confrères peuvent-ils être contrôlés pour cette gestion des déchets ?

Y. C. : Certaines Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) effectuent des contrôles sur documents. Elles demandent aux praticiens d’envoyer une copie de leur convention et des bons de prise en charge. Nous sommes parfois aussi sollicités par les directions régionales (DRASS) qui souhaitent obtenir des précisions sur les volumes et le nombre de points de collecte des déchets par département. De même, des inspecteurs de la santé sont déjà venus observer cette gestion dans des cabinets et cliniques vétérinaires.

S. V. : Quels écueils convient-il d’éviter ?

Y. C. : D’un point de vue pratique, il convient d’effectuer un tri adéquat et rigoureux des déchets.

Mieux vaut éviter de tout qualifier en Dasri, car cette solution de facilité présente l’inconvénient majeur d’un coût élevé. La destruction des Dasri est la plus onéreuse et les frais principaux sont ceux de la collecte. En outre, les confrères risquent de passer rapidement à des volumes plus importants et donc à un rythme de collecte plus élevé (hebdomadaire).

Une activité de clinique courante doit pouvoir rester à moins de 5 kg de Dasri par mois, sauf si la catégorisation des déchets est erronée. Il convient aussi de bannir le tri “émotionnel” : un produit souillé par du sang n’est pas forcément à risque, à la différence d’un coupant-tranchant.

En réalité, la plupart de nos déchets courants relèvent de la catégorie des « assimilés aux ordures ménagères (cartons, plastiques, éléments non infectieux, emballages et flacons vides, etc.) ». En outre, les médicaments non utilisés ne sont pas des Dasri et les filières d’élimination ne sont pas toujours superposables.

Dans ce cadre, l’information et la formation du personnel sont essentielles. La gestion des déchets implique une organisation à laquelle chaque membre de la clinique doit être formé : lorsque des logistiques interne et externe sont établies, cela s’intègre parfaitement dans la gestion de l’entretien du cabinet ou de la clinique.

Prestations de la CIAF

L’élimination des déchets de soins par la Compagnie d’incinération des animaux familiers comprend :

- la fourniture de l’emballage normalisé ;

- la prise en charge et le traitement réglementaires ;

- la remise des documents de suivi et des récapitulatifs.

Les principaux tarifs sont les suivants :

- boîte à aiguilles en plastique de 3 l : 4 € ;

- fût en plastique de 60 l pour Dasri : 23 € ;

- sac en plastique et carton de 50 l pour Dasri mous : 11 € ;

- bombonne de 20 l pour fixateur/révélateur usagé : 16 € ;

- films radiographiques : gratuit ;

- médicaments non utilisés : en cours de mise en place.

Yves Content
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