L’ivermectine est à la fois le premier et le dernier de la classe… des endectocides

Selon l’analyse choisie, l’ivermectine est considérée soit comme le premier endectocide du marché (représentant 40 % des 65 millions d’euros de ventes, toutes espèces et formulations confondues), soit comme le plus ancien des endectocides, en recul pour la forme injectable pour bovins sans clorsulon, par exemple. Cette formulation est actuellement la plus concurrencée par l’arrivée des génériques.

Cinq laboratoires – Ceva (Cevamec®), Janssen (Qualimec®), Novartis (Magamectin®),Schering-Plough (Ecomectin®) et Virbac (Virbamec®) – ont analysé le marché des endectocides et des antiparasitaires en général, avant de se lancer dans la course en présentant douze génériques d’ivermectine, dans l’attente d’une vingtaine d’autres autorisations de mise sur le marché (AMM).

En productions animales (équidés exclus), l’ivermectine (Ivomec®) est encore le numéro un en valeur, avec plus du tiers du marché des endectocides. Les trois autres molécules demeurent protégées pour longtemps par leurs brevets. Ainsi, la doramectine (Dectomax®, Pfizer) avec 27 % du marché, l’éprinomectine (Eprinex®, Merial) avec 24 % et la moxidectine (Cydectine®, Fort-Dodge) avec 13 % ne sont concurrencées qu’indirectement par les cinq nouveaux acteurs, de même que les benzimidazoles et les autres nématocides.

Depuis dix ans, la concurrence déjà vive, parfois houleuse comme à la fin des années 90, s’est traduite par une baisse des prix.

Au final, les parts de marché des endectocides s’accroissent lentement au détriment des benzimidazoles, même si des crises comme celles de l’an 2000 (encéphalopathie spongiforme bovine) et de 2001 (fièvre aphteuse) ont pu contredire cette tendance.

L’ivermectine seule ne pèse qu’un dixième du marché bovin

Le secteur bovin est de loin le plus important (50 millions d’euros). Mais de longue date, les trois acteurs du marché, sans se concerter, ont tout fait pour détourner les vétérinaires et les éleveurs de l’ivermectine seule (Ivomec®). Et ce avec un certain succès puisqu’elle ne représente plus que 10 % du marché bovin. Ainsi, la formulation injectable d’ivermectine sans clorsulon, la plus concurrencée, recule à moins de 4 % de ce marché. Mais, paradoxalement, c’est pour le moment la seule formulation copiée par les cinq nouveaux acteurs. En revanche, la combinaison ivermectine et clorsulon (Ivomec-D®), encore peu concurrencée sauf par Virbac, s’est bien développée (plus de 20 % des ventes). L’intérêt des nouveaux venus est donc aussi de présenter ces génériques injectables comme le complément naturel de leur gamme fasciolicide.

De même, la formulation d’ivermectine pour on, qui représente encore environ 7 % des ventes chez les bovins, accuse une régression en parts de marché, principalement au profit du pour on d’éprinomectine (Eprinex®). Le transfert, préparé de longue date, est d’ailleurs assez bien réussi, puisque Eprinex®, à lui seul, pèse pour plus du quart dans le marché bovin.

Les deux tiers des ventes chez les bovins sont sous la forme pour on

La facilité d’emploi des formulations pour on leur permet aujourd’hui d’occuper les deux tiers du marché. Dans le quarté gagnant, l’éprinomectine (Eprinex®) devance la doramectine (Dectomax®) et distance nettement la moxidectine (Cydectine®) et l’ivermectine (Ivomec®).

Pour le moment, seuls les génériques de Virbac peuvent s’attaquer à ce gros marché du pour on. Mais les cinq autres laboratoires déclarés dans cette course ne cachent plus leur intention de commercialiser rapidement une forme pour on.

Le marché ovin, plus de vingt fois plus petit que celui des bovins, est occupé à 60 % par les solutions orales, devant les injectables. Il privilégie également à 60 % l’ivermectine (Ivomec®) à la moxidectine (Cydectine®). Toutefois, certaines formulations injectables sont à la fois destinées aux bovins et aux ovins, comme la doramectine (Dectomax®, Pfizer) et, désormais, les deux génériques d’ivermectine de Janssen (Qualimec®) et Schering-Plough (Ecomectin®).