La circulation interespèces des pneumovirus aviaires rend la lutte difficile - La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1197 du 08/10/2005

Pathologie respiratoire des volailles

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Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Le diagnostic différentiel du syndrome infectieux de la grosse tête nécessite le recours au laboratoire.

Dans l'espèce Gallus, une observation clinique non spécifique, des signes respiratoires frustes et une circulation inter-espèces de l'agent pathogène par voie aérienne caractérisent les infections dues au métapneumo­virus du syndrome infectieux de la grosse tête. Celui-ci est fréquemment associé au virus de la bronchite infectieuse. Ces affections ont été abordées à l'occasion du Nobivet Forum, orga­nisé par Intervet Santé animale en mai dernier.

Chez le poulet de chair, outre l'évolution des courbes de mortalité concernant les problèmes respiratoires (actuellement de type cloche), notre confrère Christian Plault, de Glon-Sanders, a souligné la modi­fication des complications bactériennes observées à la suite des infections virales, tant pour le syndrome infectieux de la grosse tête que lors de bronchite infectieuse. Si les ascites sont des complications moins fréquentes actuellement, la chondronécrose bactérienne avec une ostéite reste largement sous-estimée en France.

«  La lutte contre le syndrome infectieux de la grosse tête est compliquée du fait de la circulation interespèces des pneumovirus aviaires », a expliqué Joël Bertin, de la coopérative Le Gouessant (Côtes-d'Armor). «  L'hiver dernier, nous avons assisté au déplacement de ces infections du Finistère vers l'est de la Bretagne, atteste Christian Plault. Cette affection inconstante est particulièrement problématique sur les sites multiâges et lors d'importantes concentrations d'élevages de volailles. »

La dinde est l'hôte “historique” des pneumovirus aviaires. Actuellement, la fréquence de contamination des poulets augmente. Faisans, pintades et canards peuvent également être contaminés. Une densité importante d'élevages de dindes favorise la contamination interespèces.

Le diagnostic de laboratoire, incontournable, présente des limites

Les deux praticiens utilisent la technique Elisa pour tracer la circulation du virus du syndrome infectieux de la grosse tête. Joël Bertin a souligné l'insuffisance des kits actuellement disponibles, mis au point pour la dinde et non adaptés à l'espèce Gallus.

De son côté, Michael Hess, de l'université de médecine vétérinaire de Vienne (Autriche), a détaillé l'intérêt et les limites des différentes techniques de diagnostic. En effet, l'étude de la cinétique des pneumovirus aviaires chez les dindes montre que le pic d'excrétion virale précède l'apparition des signes cliniques. Au moment du pic clinique, il n'y a plus de virus, d'où la limite diagnostique des analyses comme la culture virale, lourde à mettre en œuvre, et la PCR (polymerase chain reaction).

Toutefois, l'Elisa et la PCR sont les méthodes actuelles de choix pour le diagnostic du statut du troupeau vis-à-vis des pneumovirus aviaires. Si la première est limitée pour l'identification des sous-types présents, la seconde permet de réaliser le sous-typage d'isolats de pneumovirus, dont quatre sont connus (A, B, C et D). La coexistence possible de deux sous-types chez le même animal (A et B) a ainsi été démontrée. Néan­moins, Michael Hess a sou­ligné que «  trouver de l'acide nucléique n'est pas trouver du virus ! ». Actuellement, la distinction entre le virus sauvage et le vaccin reste difficile.

La gestion des facteurs de risque optimise la prévention médicale

Les expérimentations réalisées dans l'espèce Gallus montrent que la vaccination contre le syndrome infectieux de la grosse tête protège le poulet de la rhinotrachéite, la poule de la chute de ponte, et empêche l'excrétion de virus vivant par les animaux.

Quatorze jours après la vaccination avec un vaccin vivant, les anticorps d'origine vaccinale sont détectables par la technique Elisa. Celle-ci ne peut être utilisée pour évaluer le niveau de protection des animaux, lequel est assuré par l'immunité locale et cellulaire. Suite à une vaccination, la technique Elisa ne peut être employée pour dépister la circulation de pneumovirus aviaires sauvages.

Concernant la vaccination contre le syndrome infectieux de la grosse tête, Pieter Kuhne, d'Intervet, recommande le recours à un vaccin vivant de sous-type B à J1, par nébulisation ou via l'eau de boisson. Pour les poules pondeuses et reproductrices, un rappel a lieu à quinze semaines avec un vaccin inactivé.

Dans l'espèce Gallus, les coinfections et les conditions d'ambiance aggravent les signes cliniques : virus de la bronchite infectieuse, Escherichia coli, Mycoplasma gallisepticum, Ornithobacterium rhinotrachéalae, Bordetella avium, etc. Cette interaction est également observée chez les dindes. La gestion des facteurs de risque associés aux affections respiratoires est essentielle à la maîtrise de l'expression clinique du syndrome infectieux de la grosse tête.

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