Un taux d’ammoniac supérieur à 25 ppm réduit les performances des poulets de chair

Plusieurs facteurs influent sur la concentration atmosphérique en ammoniac dans les élevages de poulets de chair : la conduite d’élevage, la saison, l’humidité, la densité, les caractéristiques de la litière, etc. Dans les périodes les plus critiques, le taux ambiant peut dépasser 50 ppm. Or un taux élevé d’ammoniac peut réduire les performances et accroître la sensibilité des poulets aux maladies. Mais l’évaluation de tels effets a généralement été faite chez des lignées génétiques assez anciennes, dont la croissance est moins rapide que celle des poulets modernes. Ceux-ci peuvent en effet atteindre un poids vif de 3,2 kg à sept semaines, au lieu de 2 kg il y a une vingtaine d’années.

Une étude a tenté de mesurer la conséquence de taux croissants d’ammoniac sur la croissance des poulets, leur mortalité et leur rendement en viande⁽¹⁾.

Les résultats montrent qu’un taux d’ammoniac ambiant supérieur à 25 ppm (en l’occurrence 50 ppm ou plus) se traduit par une diminution significative des performances de croissance des poulets et une augmentation non négligeable de leur mortalité. Cette expérimentation indique que les effets sur la croissance sont similaires, que les poulets soient à croissance rapide ou à croissance plus lente. Cela confirme des travaux précédents qui font état de réductions du poids vif atteignant 8 % à sept semaines.

Une différence de mortalité significative entre les témoins et les lots tests

L’étude est conduite avec soixante poulets mâles (lignée 508 Ross x Ross) placés en atmosphère contrôlée depuis l’âge d’un jour jusqu’à celui de sept semaines. Au cours des quatre premières semaines, les oiseaux se trouvent dans une atmosphère contenant 0, 25, 50 ou 75 ppm d’ammoniac. A partir du 28^e jour, l’atmosphère est dénuée d’ammoniac pour tous les poulets. A l’âge de quatre semaines, le poids des animaux du lot soumis à un taux de 25 ppm (1,40 kg) n’est pas significativement différent de celui des témoins (1,42 kg). Par rapport à ces derniers, le poids des oiseaux des lots à 50 et 75 ppm est respectivement réduit de 17 % (1,18 kg) et de 21 % (1,13 kg). Cet effet se maintient jusqu’à l’âge de sept semaines, même si une croissance compensatrice est observée lorsque les animaux sont placés dans un air sans ammoniac. Par rapport aux témoins (3,21 kg), le poids à sept semaines est réduit de 6,4 % (3 kg) et de 9 % (2,92 kg) pour les poulets qui ont été précédemment placés dans une atmosphère contenant respectivement 50 et 75 ppm d’ammoniac.

Au cours de la période d’observation, la mortalité s’établit à 5,8 % (lot à 0 ppm), 2,8 % (25 ppm), 10,6 % (50 ppm) et 13,9 % (75 ppm). Cette différence est significative entre le lot témoin et celui qui a reçu 75 ppm d’ammoniac.

• (1) D.M. Miles, S.L. Branton, B.D. Lott : « Atmospheric ammonia is detrimental to the performance of modern commercial broilers », Poultry Science, 2004, n° 83, pp. 1650-1654.