Que faire en cas d’accident d’un membre de la clinique ? - La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005

Code de la Sécurité sociale

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Marine Neveux

L’accident du travail mérite attention, car une négligence dans les déclarations peut notamment compromettre la prise en charge par les caisses d’assurance maladie.

Le caractère d’accident du travail n’est pas déterminé par la cause, mais par le fait qu’il est la conséquence du travail ou qu’il survient pendant celui-ci (article L. 411-1 du Code de la Sécurité sociale).

Par exemple, l’accident du travail est évoqué si un confrère salarié se casse une jambe en descendant l’escalier qui mène au chenil. En effet, la chute survient pendant les horaires habituels du travail, à un moment où le praticien est sous la responsabilité de l’employeur.

1 DÉCLARER L’ACCIDENT DANS LES DÉLAIS.

Dans un premier temps, le salarié doit déclarer l’accident à son employeur dans un délai de vingt-quatre heures après sa survenue (sauf en cas de force majeure, bien entendu).

De son côté, l’employeur déclare l’accident auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dans les quarante-huit heures (par lettre recommandée avec accusé de réception). En effet, l’employeur verse des cotisations qui ont pour objectif de couvrir le coût du risque “accident du travail”.

Au niveau de la caisse d’assurance maladie, l’accident peut être pris en considération jusqu’à deux ans après sa survenue.

2 REMETTRE UNE FEUILLE DE DÉCLARATION.

L’employeur est tenu de remettre au salarié une feuille de déclaration d’accident (un formulaire spécifique est fourni par la caisse). Elle permet à l’employé de bénéficier de soins gratuits.

En cas de contestation du caractère professionnel de l’accident, l’employeur dispose d’un délai de deux mois pour passer devant la commission de recours amiable de la CPAM (la contestation peut venir de l’employeur ou de la caisse).

Certains employeurs peuvent être tentés de contester le caractère professionnel de l’accident par crainte de subir une cotisation supplémentaire (la caisse peut en effet imposer un surcoût pour tenir compte des risques exceptionnels inhérents à la clinique). Il faut alors établir que l’accident n’a été ni relevé, ni provoqué, ni aggravé dans le cadre du travail. La caisse peut demander des examens complémentaires pour statuer. Bien entendu, elle en informe l’employeur et le salarié. Celui-ci est tenu de se soumettre au contrôle médical (article L. 442-1 à 3 du Code de la Sécurité sociale).

3 ETABLIR LA MATÉRIALITÉ DE L’ACCIDENT.

Il s’agit d’un point important, car il peut constituer une source de litiges. La jurisprudence exige qu’un ensemble de présomptions sérieuses, graves et concordantes soit réuni. Les seules allégations de la victime sont insuffisantes en l’absence de témoignage direct.

4 LES INDEMNITÉS JOURNALIÈRES.

Elles sont calculées par la CPAM selon l’attestation de salaire fournie. Elles sont versées dès le lendemain de l’arrêt de travail, pendant toute la période d’incapacité. La journée durant laquelle l’accident est survenu est également prise en compte. Un complément peut exister selon l’assurance ou la mutuelle auprès de laquelle un contrat est souscrit. Les frais de soins inhérents à la réparation de l’accident sont gratuits.

En cas d’incapacité, des rentes peuvent être versées. Elles sont déterminées selon le taux d’incapacité. Au-delà de la blessure elle-même, la personne dans sa globalité est évaluée.

Par ailleurs, certaines caisses peuvent prendre en charge une partie des frais de réadaptation fonctionnelle et de rééducation professionnelle. Un reclassement vers un autre poste est également envisageable et doit être proposé.

5 L’ARRÊT DE TRAVAIL.

Il est établi par le médecin traitant du salarié accidenté. Un exemplaire est envoyé à l’employeur, un autre au médecin du travail (avec le certificat médical) et un troisième à la caisse régionale d’assurance maladie.

6 L’INCAPACITÉ.

La démarche consiste à déterminer le taux d’incapacité réelle. Ce dernier est fixé « d’après la nature de l’infirmité, l’état général, l’âge, les facultés physiques ou mentales, les aptitudes, la qualification professionnelle de la victime, en tenant compte des données d’un barème indicatif d’invalidité » (article L. 434-2 du Code de la Sécurité sociale). Ce taux est établi avec un médecin conseil de la CPAM.

CONSEILS PRATIQUES

Accident du travail et accident de trajet.Il convient de bien les distinguer. Lors d’accident de trajet, la victime doit apporter la preuve qu’il est survenu sur le parcours entre son domicile et son lieu de travail ou inversement. Bien entendu, le trajet ne doit pas avoir été interrompu pour un motif d’intérêt personnel. L’accident de trajet peut aussi survenir lorsque l’employé se rend ou revient du lieu de prise du repas. S’il se déroule à l’occasion d’un déplacement réalisé dans le cadre de l’exercice de la profession (visites par exemple), il s’agit d’un accident du travail.

Présomption en faveur du salarié. L’article L. 411-1 du Code de la Sécurité sociale institue une présomption en faveur du salarié jusqu’à preuve du contraire (cause, temps ou lieu sans rapport avec l’activité professionnelle). En outre, il revient à la caisse d’assurance maladie et non à l’employeur de statuer sur la qualification de l’accident. Celui-ci a juste à déclarer les affirmations du salarié.

Attention aux délais de déclaration. Si l’employeur ne respecte pas les délais de déclaration de l’accident, il s’expose à des sanctions (remboursement des prestations versées, voire contravention de 4e classe lors de non-déclaration).

Expertise. En cas de désaccord entre le médecin traitant de la victime et celui de la caisse primaire d’assurance maladie, une expertise peut être réalisée par un médecin expert.

Etudiants. Ils bénéficient aussi d’une couverture lors d’accident du travail (stage réalisé dans le cadre d’un programme pédagogique, etc.). Lors de l’embauche, il convient de vérifier que le remplaçant ou l’assistant est habilité à exercer au sein de la clinique.

Préavis. Si un accident du travail survient durant un préavis, celui-ci est suspendu pendant la durée de l’arrêt provoqué par l’accident.

Licenciement. Bien entendu, il est interdit de licencier un salarié pendant son arrêt pour accident de travail (sauf faute grave). En outre, lorsqu’il reprend son poste, il doit être affecté à une fonction équivalente et bénéficier du même salaire.

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