Ceva, Janssen, Schering-Plough et Novartis entrent aussi dans la course au générique - La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1196 du 01/10/2005

Génériques d’ivermectine. Huit laboratoires concurrents sur le marché des endectocides

Actualité

Auteur(s) : Éric Vandaële

Cinq gammes de génériques d’ivermectine s’attaquent au marché des endectocides, qui pèse environ 60 millions d’euros. Le marché bovin en représente les trois quarts, loin devant les équidés (16 %).

Depuis le 29 septembre à minuit, l’ivermectine de Merial n’est plus protégée par ses brevets en France. L’un des marchés majeurs et déjà parmi les plus concurrencés de la pharmacie vétérinaire, celui des endectocides, voit arriver presque d’un seul coup cinq acteurs supplémentaires : Ceva, Janssen, Novartis (AMM en cours), Schering-Plough et Virbac. Tous ces laboratoires se lancent, avec des gammes plus ou moins étoffées de génériques d’ivermectine, à la conquête d’une part du marché de l’endectocide estimé à quelque 60 millions d’euros HT en 2004 (prix fabricants, hors premix). Ces cinq laboratoires ne visent évidemment pas seulement le marché de l’ivermectine (environ 25 millions d’euros en 2004, dont une quinzaine pour les seuls bovins), mais l’ensemble du marché des endectocides, deux fois plus important. Cela comprend aussi trois autres gammes “princeps” de molécules encore protégées pour longtemps par leurs brevets : la doramectine de Dectomax® chez Pfizer, avec 23 % du marché global et 30 % du marché bovin ; la moxidectine de Cydectine® et Equest® chez Fort-Dodge, avec 14 % du marché global et, depuis quelques mois, une formulation injectable à 10 % longue action (trois à cinq mois) ; l’éprinomectine Eprinex® (Merial) qui, avec une seule formulation pour on pour bovins, réalise à elle seule 27 % du marché bovin en 2004 (soit 20 % du marché total).

Les formes injectables sont nombreuses, mais les pour on se font attendre

Dans l’immédiat, la plupart des génériques disponibles sont sous forme injectable et non en pour on. Mais les laboratoires prévoient tous rapidement de compléter leurs gammes avec des formes pour on d’ivermectine, car elles représentent les deux tiers du marché bovin.

Ceva aligne ainsi la gamme Cevamec® de deux solutions injectables, l’une destinée aux bovins, la seconde aux porcs. Le laboratoire s’attaque également au marché des équidés (derrière celui des bovins) en présentant la seringue Bimectine® de gel oral d’ivermectine aromatisé à la pomme. Ce facteur d’appétence est le principal atout de ce générique.

Les offres d’endectocides sont couplées avec des fasciolicides

Janssen est déjà bien implanté sur le marché des endectocides équins, avec la pâte orale Furexel® à base d’ivermectine, et est connu de longue date dans le domaine des antiparasitaires. Ce laboratoire présente aujourd’hui une solution injectable, Qualimec®, destinée à la fois aux bovins et aux ovins. Il propose alors une offre couplée de deux injectables (les colis Duo Pack) avec son fasciolicide Flukiver® à base de closantel.

Schering-Plough mettra aussi rapidement sur le marché la même solution injectable pour bovins et ovins, sous la marque Ecomectin®.

Dans l’attente de la notification officielle de ses autorisations de mise sur le marché (AMM), Novartis prépare néanmoins le lancement de la gamme Magamectine®, composée d’une solution injectable destinée aux bovins et aux porcs et d’une forme pour on. Comme Janssen, Novartis mise sur la complémentarité avec son fasciolicide à base de triclabendazole, Fascinex®.

Virbac, qui attend ce moment depuis dix ans, dispose donc d’une longueur d’avance sur ses concurrents, le jour du lancement officiel. Sa gamme Virbamec® est presque complète (à l’exception des ovins) et comprend une formulation pour on, une solution injectable avec du clorsulon et une multitude de conditionnements différents. En outre, ce laboratoire a développé une pâte orale originale pour chevaux (Equimax®) associant l’ivermectine et le praziquantel à 1,5 mg/kg.

Onze notifications d’AMM devraient être signées dans les semaines à venir et sept dossiers sont en cours d’évaluation dans les prochains mois. Parmi les douze premiers laboratoires pharmaceutiques vétérinaires, qui représentent 90 % du marché global, les trois quarts devraient se concurrencer sur le marché des endectocides.

Si les prix sont à la baisse, les remises semblent plutôt orientées à la hausse

Face à cette concurrence pléthorique et soudaine, aucun laboratoire n’affiche l’intention d’entrer dans une spirale de prix de vente à la baisse pour les éleveurs. Les “génériqueurs” annoncent des prix “catalogue” de 15 à 20 % moins chers que ceux de la gamme princeps, voire 30 % sur les plus gros conditionnements. Ils justifient cette baisse par une forte attente du côté des éleveurs, le client final étant sensible au coût de ce type de produits. En revanche, les remises accordées aux ayants droit – et jusqu’à la fin de l’année encore non déductibles du prix minimal de revente (le seuil de revente à perte) – semblent plutôt orientées à la hausse, ne serait-ce que pour compenser la perte de marge relative à la baisse des prix. A partir du 1er janvier prochain, la nouvelle loi Dutreil 2, votée cet été, permettra de déduire du prix de vente les remises arrière supérieures à 20 %. A moyen terme, les prix de vente des génériques aux éleveurs pourraient donc baisser davantage au cours des prochaines saisons.

En outre, les cabinets vétérinaires séduits par une approche “générique” ne référenceront évidemment pas toutes les gammes disponibles, mais une ou deux. De même, les vétérinaires et les éleveurs ne délaisseront pas si facilement “leurs” gammes princeps, surtout celles à base de doramectine, d’éprinomectine et de moxidectine qui ne sont pas copiées et qui représentent 70 % du marché bovin. Les nouveaux acteurs tenteront donc, le plus vite possible, de s’imposer sur les étagères des ayants droit pour présenter leur générique. L’emplacement y sera d’autant plus cher qu’il n’y aura pas de place pour tous.

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