Le bétail joue un rôle mineur parmi les espèces prélevées par les loups - La Semaine Vétérinaire n° 1195 du 24/09/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1195 du 24/09/2005

Alimentation des canidés sauvages

Formation continue

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : A.Z.

Les animaux domestiques, principalement les moutons, représentent une faible part dans l’alimentation des loups. Ces derniers préfèrent nettement les ongulés sauvages. Une étude conduite dans les Alpes italiennes (vallée supérieure de Susa) l’a confirmé(1). Elle a couvert la période 1999-2002. L’analyse des fèces des loups a déterminé les espèces dont ils s’étaient nourris.

En hiver (novembre-avril), le cerf élaphe constitue la première ressource (43,2 %). Viennent ensuite le chevreuil (39,9 %), le chamois (9,8 %) puis des ongulés indéterminés (1,1 %) et les ongulés domestiques (0,3 %). Le sanglier, le mouflon, les rongeurs, le lièvre, les plantes et les fruits représentent le reste de l’alimentation (5,7 %). En été (mai-octobre), la proie principale est le chevreuil (28,9 %), suivi du cerf (25,4 %), du chamois (15,6 %), des ongulés domestiques (19 %) et de sources alimentaires variées. La prédation des loups sur les ongulés sauvages est toutefois à relativiser, car elle n’est pas la seule cause de leur mortalité. En effet, l’examen des carcasses en hiver montre que si cette prédation prime pour les cerfs (51,5 %), la mortalité est aussi due aux accidents de la route (36,3 %), aux maladies et à la famine (12,2 %). Pour le chevreuil, les accidents de la route sont d’abord en cause (77,7 %), devant la prédation (11,5 %), les maladies et la famine (10,8 %).

Dans les Apennins, autre région italienne, la proie principale est le sanglier, alors qu’il s’agit du cerf élaphe dans la forêt de Bielowicza, en Pologne. L’habitat des cervidés de la vallée de Susa est le même que celui des loups, ce qui favorise leur chasse. L’étude souligne aussi que les animaux domestiques deviennent des proies en été, notamment en raison de leur vulnérabilité. Dans la zone concernée, les troupeaux de moutons sont importants (500 à 1 000 têtes), ce qui multiplie les occasions de rencontre avec les loups. En outre, aucune mesure de dissuasion efficace n’est mise en place (chiens de garde, réclusion nocturne)

  • (1) A. Gazzola et coll. : « Predation by wolves (Canis lupus) on wild and domestic ungulates of the western Alps, Italy », Journal of Zoology London, n° 266, 2/6/2005.

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