La surveillance du réveil postopératoire - Ma revue n° 1590 du 01/06/2014 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 1590 du 01/06/2014

Fiche pratique

Auteur(s) : ÉRIC GUEVEL

Le réveil est la phase finale de l’intervention chirurgicale. La surveillance de cette étape importante est souvent confiée à l’auxiliaire vétérinaire.

La phase du réveil est essentielle : selon l’American Animal Hospital Association (association de vétérinaires aux États-Unis), 47 % des morts de chiens et 60 % de celles de chats consécutives à une anesthésie ont lieu dans les trois premières heures qui suivent la fin de l’intervention. Plusieurs causes, telles que les méfaits du traumatisme de l’opération ou les effets indésira­bles des produits analgésiques ou anes-thé­siques administrés à un organisme éventuellement déjà affaibli, sont possibles.

VEILLER A UN ENVIRONNEMENT PAISIBLE

Plusieurs facteurs influencent la vitesse et la qualité du réveil, à commencer par l’environnement (lumière, température et confort de la cage). Le réveil doit être calme et progressif. La douceur et l’organisation sont donc nécessaires pour un réveil de bonne qualité. Il est essentiel de procurer du confort et de la sérénité à l’animal, car il a subi un acte traumatisant. Un environnement le plus paisible possible minimise le stress. Il se révèle parfois nécessaire d’apaiser l’animal s’il est hyperesthésique ou agité, en particulier après une anesthésie aux barbituriques.

La qualité de l’anesthésie et l’acte effectué ont de fortes conséquences sur le réveil. Si l’acte chirurgical (ou diagnostique) est douloureux, le réveil est souvent sensible, rapide et agité. À l’inverse, si l’intervention est longue et l’analgésie profonde, le réveil est lent et calme, mais associé à un risque d’hypothermie plus élevé.

L’ASV veille à corriger – si besoin – cette hypothermie et/ou la déshydratation, qui sont souvent des effets de l’anesthésie. L’hypothermie ralentit le métabolisme des agents anesthésiques, donc leur élimination par l’organisme, ce qui a pour conséquence de prolonger inutilement la durée de l’anesthésie.

SURVEILLER LES FONCTIONS VITALES

Le suivi de l’animal, effectué durant l’opération, se poursuit pendant la phase de réveil. Il impose de connaître les états de semi-conscience et le test de Snow (réflexes, tonus, position et développement pupillaire).

L’ASV doit déceler toute défaillance organique (cardiaque ou respiratoire) survenue durant le réveil afin d’alerter le vétérinaire au plus vite. Il convient de vérifier en particulier que les voies respiratoires sont libres et que rien ne gêne la respiration. Le retrait de la sonde endotrachéale s’effectue au moment où l’animal reprend une respiration autonome, capable de répondre à ses besoins physiologiques.

À la suite d’une opération chirurgicale thoracique, une circulation respiratoire est mise en place (mécanique ou manuelle). Le réveil de l’animal passe par le relais d’une ventilation assistée à un cycle volontaire, qui impose le contrôle des paramètres respiratoires. Il est utile de noter l’évolution de ces derniers sur une feuille de réanimation afin d’établir une courbe de réveil et de réagir lors d’anomalie.

COMMUNIQUER AVEC L’EQUIPE

L’auxiliaire doit être informé de la nature de l’intervention effectuée, surtout si celle-ci provoque des pertes hydriques (ce qui augmente le risque de déshydratation) ou concerne des organes des fonctions respiratoires ou hormonales (ce qui est susceptible de compliquer le réveil).

Le protocole anesthésique employé par le vétérinaire a des conséquences directes sur le réveil de l’animal. Il importe donc également de le connaître. Certaines molécules ont une action prolongée, d’autres entraînent une excitation au réveil. En général, les anesthésiques volatils (gaz) sont rapidement éliminés de l’organisme et offrent un réveil plus rapide. L’état de santé de l’animal (atteinte hépatique ou rénale) ou son embonpoint influencent également la vitesse d’élimination des médicaments (les anesthésiques sont stockés dans les tissus graisseux).

Les effets de l’anesthésie sont susceptibles de perdurer plusieurs jours. Il est important de le signaler au propriétaire afin qu’il soit en mesure de les distinguer d’autres anomalies nécessitant une consultation.

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