Quel est votre rôle dans le suivi d’un animal atteint de diabète ? - Ma revue n° 115 du 25/01/2018 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 115 du 25/01/2018

FORUM

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LE PROPRIÉTAIRE EST FORMÉ ET RASSURÉ

Nous, les ASV, n’établissons jamais de diagnostic. Le vétérinaire fait les analyses et, une fois celui-ci déterminé, nous suivons ses instructions de traitement, comme préparer une perfusion de glucose, en cas d’urgence, ou bien une injection d’insuline. Nous pouvons également surveiller la glycémie à l’aide d’un glucomètre. Quand un diabète est diagnostiqué et que l’animal est mis sous traitement, je dois m’assurer que le propriétaire quitte la clinique avec l’insuline, les seringues et les aiguilles nécessaires, et l’alimentation adaptée prescrite. Je lui réexplique parfois, en reprenant l’ordonnance du praticien, le dosage et la méthode d’injection à l’aide d’une seringue pour lui montrer la graduation. Je l’alerte sur les conséquences des écarts alimentaires. Je dois aussi fixer les futurs rendez-vous de suivi ou prévoir une journée d’hospitalisation si une courbe de glycémie est requise. Ce contrôle sur une journée permet de déterminer si l’état de l’animal est stabilisé et, au besoin, d’adapter le traitement. Je rassure toujours le client en lui précisant que nous sommes disponibles en cas d’urgence (hypoglycémie, par exemple) et que les progrès médicaux réalisés ces dernières années favorisent un contrôle adéquat de cette maladie. Je me souviens d’une petite chienne diabétique un peu teigneuse qui venait régulièrement à la clinique pour son suivi et qui, finalement, est décédée de mort naturelle : une belle victoire sur le diabète !


Manon Delgado

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

Dans notre clientèle, neuf cas de diabète sur dix concernent des chats. J’ai un rôle essentiel de prévention face à un animal en surpoids, prédisposé au développement de la maladie. Je le pèse systématiquement afin de noter son poids de départ et j’évalue son état sanitaire. J’aborde la nutrition en sensibilisant le propriétaire aux risques encourus et en lui suggérant d’utiliser des friandises spécifiques. Je collecte les informations essentielles, comme l’âge, l’augmentation de la prise de boisson, etc., afin de détecter les éventuels premiers signes de diabète. Une fois que le praticien a établi le diagnostic, je suis en charge du renouvellement du traitement (insuline et seringues, aliments adaptés). Je dois faire très attention au type de seringue car les modèles sont nombreux et changent régulièrement. Je suis souvent confrontée à la question de la gestion du temps du client, à sa réticence à réaliser les injections et à ses doléances quant au coût conséquent de la thérapeutique. Le vétérinaire lui montre comment procéder, mais, au besoin, je lui réexplique la marche à suivre. Je participe à la réalisation des courbes de glycémie, afin de déterminer la dose d’insuline nécessaire et le meilleur moment pour l’administrer grâce au dosage sanguin du glucose et des fructosamines. Je peux donner des conseils, tout en respectant la limite de mes compétences, et je n’hésite pas à faire appel au praticien : le suivi du diabète est toujours un travail d’équipe !

Émilie Henry

RESPECTER LE TRAITEMENT EST FONDAMENTAL

Lors d’une prise de rendez-vous pour un animal qui boit beaucoup, je pose des questions précises à son propriétaire pour connaître son âge, la couleur de ses yeux (la cataracte est parfois visible en cas de diabète installé), la quantité d’eau absorbée et la prise alimentaire (qui aide à différencier un diabète d’une insuffisance rénale). Je l’oriente ensuite vers une prise en charge rapide par un vétérinaire sous le motif d’une suspicion de diabète, car cette maladie peut être mortelle. Nous avons ainsi reçu un chien diabétique pour lequel le diagnotic n’a jamais été établi et, malheureusement, le premier rendez-vous a été le dernier malgré un traitement adapté. Après un examen clinique et une mesure du glucose sanguin, le praticien pose le diagnostic et prescrit des injections d’insuline (hormone pancréatique), afin de faire baisser le taux de glucose, ainsi qu’une alimentation thérapeutique pour réduire l’apport glucidique. Mon rôle est essentiel pour expliquer au client l’importance de ce régime et du respect du traitement (à vie en général), sans aucun écart, en utilisant des friandises pauvres en glucides. Nous devons trouver ensemble la meilleure solution pour des injections à heures régulières. Cependant, certains propriétaires choisissent l’euthanasie car le traitement est trop contraignant. À ce sujet, il est dommage que les ASV ne puissent pas les aider en réalisant les injections d’insuline et les contrôles de la glycémie à domicile. Ce serait une grande évolution pour notre profession !


Manon Chabaud
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